Bruxelles découvre l’histoire millénaire du Royaume à travers sa monnaie.

Bruxelles découvre l’histoire millénaire du Royaume à travers sa monnaie.

Revisiter un pan important du passé glorieux du Royaume du Maroc, c’est ce que propose l’exposition numismatique “Quand la monnaie raconte l’histoire” qu’accueille jusqu’au 17 avril le musée Charlier à Bruxelles, à l’initiative du Club Ibn Batouta de Belgique.

Cette exposition, inédite en Belgique, se veut un magnifique voyage dans le temps, de 1863 à nos jours, à travers un large éventail de pièces et de billets de banque marocains issus de collections privées de membres du Club Ibn Batouta, passionnés par le patrimoine numismatique marocain.

Le public peut ainsi découvrir dans les salles du rez-de chaussée du prestigieux musée bruxellois des pièces rares d’une grande esthétique et d’une valeur inestimable qui portent une importante charge historique pour le Maroc.

Il y a plusieurs façons de raconter l’histoire d’un pays : la peinture, la musique, les timbres-postes mais aussi la monnaie”, a expliqué dans une déclaration à la MAP, le président du Club Ibn Batouta, Larbi Khettouta.

Cette exposition retrace une partie importante de la riche histoire du Maroc à travers des pièces de monnaie, des billets de banque, ainsi que des pièces commémoratives de la Marche Verte, a-t-il expliqué.

La numismatique, considérée comme une science auxiliaire de l’histoire, peut servir de critère de datation en procurant des éléments historiques tangibles par le biais des métaux utilisés, des textes inscrits ou des motifs représentés sur les pièces et les billets, a relevé, de son côté, Rochdi Bernoussi, adjoint du directeur du département du Musée de la monnaie de Bank-Al Maghrib.

La monnaie raconte une histoire à travers les dates, les Souverains et les cités de frappe et d’émission. Elle retrace les grandes phases d’évolution des différentes dynasties et traduit le contexte politique et socio-économique de chaque époque”, a-t-il fait observer lors d’une conférence sur l’évolution de la monnaie au Maroc sous le règne de la dynastie chérifienne Alaouite...

organisée, jeudi soir à Bruxelles, dans le cadre de cette exposition.

Cette conférence a été l’occasion pour M. Bernoussi de retracer le parcours numismatique à la fois riche et varié de la dynastie chérifienne Alaouite et les mutations politiques et socio-économiques qu’a connues le Royaume pendant plus de trois siècles.

Ce parcours a commencé avec la mouzouna, première monnaie alaouite (uniquement en argent) frappée sous le Sultan Moulay Rachid pour remplacer le système de troc qui existait à l’époque.

La mouzouna a été à l’origine d’une véritable renaissance économique au Maroc, a relevé M. Bernoussi qui s’est arrêté ensuite sur le bunduqi, première monnaie alaouite en or, émise sous le règne du Sultan Moulay Ismaïl et sur le mithqual, première monnaie alaouite portant une date, créée par le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah.

Après c’est le riyal hassani qui fait son apparition sous le règne du Sultan Moulay Al Hassan 1er qui va perdurer jusqu’à 1917 et l’établissement du franc marocain, a-t-il ajouté. Le franc restera la monnaie du Maroc jusqu’à l’indépendance et la création du dirham en 1959 par feu SM Mohammed V.

Pour ce qui est du premier billet bancaire au Maroc, il fut créé en 1910 (20 rials makhzanis) et circulait uniquement à Tanger. Il fut suivi par plusieurs émissions de billets imprimés en France, en Angleterre ou aux États-Unis, a fait savoir M. Bernoussi.

Il est revenu également sur un événement marquant de l’histoire monétaire au Maroc, à savoir la création de Dar As-Sikkah en 1987, qui permet au Maroc depuis cette date d’assurer intégralement le procédé de fabrication de la monnaie avec des compétences nationales et selon des techniques de pointe.

Pour M. Bernoussi, cette évolution historique du système monétaire au Maroc témoigne des différentes phases parcourues par le Royaume sur la voie de l’établissement d’un État moderne doté d’une économie forte et solide.

MAP

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