Horst Koehler fera un exposé devant le Conseil de Sécurité de l’ONU le 21 mars

Horst Koehler fera un exposé devant le Conseil de Sécurité de l’ONU le 21 mars

Comme chaque année en pareille période, la région Afrique du Nord est dans l’attente du rendez-vous de fin avril au Conseil de Sécurité de l’ONU, pour le renouvellement du mandat de la Minurso. Cette année est particulière en cela que c’est le 1er examen de la question du Sahara par les 15 membres du Conseil, avec le nouvel Envoyé personnel M. Horst Koehler. Ce dernier doit présenter son rapport d’activité ce 21 mars.

Et c’est sur le contenu de ce rapport que le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres  rédigera le sien, qu’il présentera en avril, et qui servira de base à la résolution du Conseil de Sécurité, laquelle sera soumise au vote à la fin du mois d’avril.

Au travail depuis le 16 août, l’ancien président allemand et ancien directeur général du FMI a fait une grande tournée dans la région en novembre, avant son premier rapport d’étape, le 22 novembre 2017. Rien n’avait vraiment filtré de cette audience, qui était en quelque sorte une entrée en matière pour le diplomate allemand, mais si l’on en croit les virulentes attaques des Algériens, et du Polisario, on peut supposer que l’approche de M. Koehler soit à l’avantage relatif de Rabat, même si l’Envoyé personnel n’en a rien laissé apparaître.

Début 2018, M. Koehler a entrepris une autre tournée, élargie, incluant l’Union africaine et l’Union européenne, plus quelques capitales des deux continents, dont Paris et Kigali. Les Marocains ont observé cela, même s’ils refusent l’élargissement des consultations à d’autres acteurs que Rabat et Alger. M. Koehler privilégie une approche inclusive, mais les cahiers des charges onusien et marocain sont clairs, et les revendications algériennes restent inchangées depuis 40 ans.

Après avoir rencontré les diplomates algériens et le chef du...

Polisario à Berlin, en février, Horst Koehler s’est réuni avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita le 6 mars à Lisbonne. La délégation de Rabat est partie au rendez-vous, armée des quatre points énoncés par le roi Mohammed VI dans son discours du 6 novembre : aucun règlement de l’affaire du Sahara n’est possible en dehors de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, le problème n’est pas tant de trouver une solution à cette affaire, mais plutôt d’arriver à définir le processus à suivre pour y parvenir, le Conseil de Sécurité est la seule instance internationale chargée de superviser le processus de règlement, et, enfin, : le refus catégorique de toute proposition obsolète visant à écarter le plan de règlement des paramètres référentiels retenus, de l’insertion abusive d’autres sujets, lesquels sont traités par des institutions compétentes. Selon un diplomate marocain, « M. Koehler était venu nous visiter en novembre, et il était en mode écoute. Aujourd’hui, après qu’il se soit familiarisé avec le dossier, c’est nous qui le sommes désormais ».

Cela étant, le Maroc ne refuse pas les discussions et les rencontres, et va de l’avant, mais les Algériens refusent toujours de se soumettre aux termes de la Résolution 2351 qui les exhortait à s’impliquer, et le Polisario a encore roulé les tambours en fin 2017 à Guergarate.

On attendra donc le rapport du 21 mars pour savoir à quoi auront abouti les différents actes et actions de M. Koehler dans la région. Et on attendra, également, la résolution de renouvellement du mandat de la Minurso. Ce n'est pas tant la question du renouvellement qui prime, car la Minurso restera sur place, que les conditions et les remarques du Conseil de Sécurité.

AB

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