Entretien avec Mustapha Salma ould Sidi Mouloud, ex-policier en chef du Polisario

Entretien avec Mustapha Salma ould Sidi Mouloud, ex-policier en chef du Polisario

Mustapha Salma est l’ancien inspecteur général de la police du Polisario. A 50 ans aujourd’hui, il se trouve en Mauritanie, menacé de poursuites et de prison s’il retourne à Tindouf. En cause, sa prise de position en 2010 en faveur du plan d’autonomie soumis par le Maroc. Dans cet entretien exclusif réalisé par Abdelkader Fetouaki de Mowatine.com, Mustapha Salma délivre sa vision des tractations menées actuellement par l’Envoyé personnel du SG de l’ONU, M. Horst Koehler.

Ainsi, pour l’ancien dignitaire du Polisario, c’est le Front qui demande des négociations directes avec le Maroc, mais « il ne dispose pas des atouts nécessaires pour imposer sa demande ou du moins l’accélérer ». Pour rappel, Horst Koehler a invité les différentes parties du conflit du Sahara à se rendre à Berlin pour la poursuite des contacts et des discussions. Il a déjà reçu le SG du Front Polisario Brahim Ghali.

« Je ne pense pas qu’il y aura des négociations directes entre le Polisario et le Maroc dans les jours prochains. La raison en est que l’acteur principal de cette affaire est l’Algérie et que l’Algérie est...

occupée, et préoccupée, par sa situation politique intérieure et par la préparation d’élections présidentielles en vue de remplacer un président malade. Et tout cela se fait à l’aune de lutte de clans au plus haut de la hiérarchie du pays ».

Or, explique Mustapha Salma, « le Maroc dit depuis longtemps qu’il ne mènera aucune discussion directe avec le Polisario hors de la présence d’Alger autour de la table, et ce qui se passe aujourd’hui à Berlin, ce sont des discussions entre les parties et M. Koehler qui prend le pouls de chaque partie pour mesurer le niveau de concessions que chacun serait prêt à consentir ».

Par ailleurs, et revenant sur la situation politique interne du Front, Ould Salma explique que le remplacement du « premier ministre » du Polisario Abdelkader Taleb Omar par Brahim Ghali, et la nomination de Mohamed Wali Akik à sa place obéit à une logique de renforcement du secrétaire général qui craint l’influence grandissante de l’ancien premier ministre.

Le nouveau secrétaire général doit gérer une situation de corruption et de luttes intestines telles que tout l’édifice du Front paraît aujourd’hui très fragile.

AB

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