Jerada : plan gouvernemental d’un côté, commission d’enquête parlementaire de l’autre

Jerada : plan gouvernemental d’un côté, commission d’enquête parlementaire de l’autre

Depuis un mois maintenant qu’une crise sociale a éclaté à Jerada suite au décès de deux jeunes gens dans une galerie désaffectée de la mine officiellement fermée, la situation n’est pas encore tout à fait stabilisée. Le gouvernement a annoncé un train de mesures pour remédier à l’état de dénuement des populations, mais la Chambre des conseillers  met en place une commission d’enquête pour identifier les problèmes et les responsabilités.

L’action (et les engagements) du gouvernement

Contrairement à ce qui s’était produit pour al Hoceima, le gouvernement a très vite pris les choses en mains, et même si la contestation continue de gronder, les populations ne croyant pas tout à fait aux promesses, l’Etat a pris des engagements fermes. Sur lesquels il devra, un jour ou l’autre, rendre des comptes.

Ainsi, le Wali de la région de l'Oriental Mouad Jamai a annoncé cette semaine à Oujda  l'élaboration d’un plan d’action d'urgence pour répondre aux attentes pressantes des habitants de la province de Jerada. Le wali a mis l'accent sur les mesures d’urgence, notamment celles inhérentes aux factures de l'eau et de l'électricité, à l'emploi, à la mise en application des dispositions de l’accord social conclu suite à la fermeture des Charbonnages du Maroc (CDM), à l'exploitation des puits clandestins de charbon et à la dégradation de l'environnement.

M. Jamai a également insisté sur le contrôle des permis d’exploitation et du respect des règles et lois en vigueur, la réalisation d’une étude pour trouver une solution à la sécurisation des anciennes mines dans les communes de Sidi Boubker et Touisset et l’accélération des travaux en cours pour la réalisation de la carte géologique devant définir le potentiel minier de la province. Le Conseil de la région de l’Oriental a consacré une enveloppe de...

quatre millions de DH pour le lancement d’une opération de fermeture des puits de charbon désaffectés pour éviter les dangers qu’ils représentent.

Enfin, un engagement a été pris pour la réalisation d’une 5ème unité de production au niveau de la station thermique de Jerada et d’une nouvelle station thermo-solaire à Aïn Béni Mathar, assurant que la priorité en termes d’emploi dans la 4ème unité de la station de Jerada, qui est fin prête, ainsi que dans la 5ème sera accordée aux jeunes de la province qui vont bénéficier de sessions de formation dans ce domaine.

Une commission d’enquête de la Deuxième Chambre

Mais tout cela ne semble pas vraiment convaincre les élus parlementaires de la Chambre des Conseillers qui souhaitent revenir sur les causes du drame qui a emporté la vie des deux jeunes hommes. Selon la loi sur les commissions d’enquête parlementaire de la Chambre, il faut un tiers des élus de la Chambre pour déposer valablement une telle demande. Et de fait, 41 conseillers ont signé, sur un effectif total de 120 élus.

La commission se donne pour mission de revenir sur l’accord social signé entre les différentes parties (le ministère de l'Énergie et des Mines, la société Charbonnages du Maroc et les centrales syndicales), suite la fermeture de la mine de Jerada en 1998, ainsi que sur la situation sociale et économique des populations de la région suite à cette décision de 1998. Et c’est l’USFP qui est à la manœuvre.

Les élus « socialistes » ont réussi à convaincre leurs pairs de l’Istiqlal, de la CDT, de l'UMT et du groupement de l'Action démocratique. Mais aussi, et c’est ce qui est très curieux,  des élus du PJD, sans lesquels rien n’aurait pu être fait, ni les 40 signatures atteintes.

Aziz Boucetta

 

 

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