L’idée des « bus roses », pour femmes, à Rabat fait son chemin

L’idée des « bus roses », pour femmes, à Rabat fait son chemin

Finalement, la proposition d’affecter des bus aux seules femmes à Rabat n’était pas une simple idée lancée inconsidérément par le maire de la capitale Mohmed Sadiki. La suggestion, annoncée le 21 décembre, prend la forme d’une initiative visant à « faire reculer les cas de violence et de harcèlement dont les femmes sont victimes ». Grâce à ces bus, les femmes seront protégées « des agressions, notamment durant les heures de pointe ».

En effet, intervenant vendredi dans une rencontre avec les élus de la ville, M. Sadiki a expliqué que cette idée était en cours d’étude de faisabilité, afin que le Maroc emprunte la voie des nations développées qui affectent des bus aux femmes. Et parmi ces nations, le maire PJD de la capitale a choisi le Japon qui a adopté cette proposition et l’a traduite dans la réalité.

Dans un communiqué publié en cette fin de semaine, la mairie de la ville annonce que cette suggestion, à l’instar d’autres, sera soumise au débat public, malgré l’étonnement de conseillers du PAM.

Pour le maire, cette initiative sera concrétisée après la résolution du déficit en transport qui se pose actuellement dans la...

capitale marocaine. Il a en outre affirmé que «la violence contre les femmes [était] étrangère à la culture marocaine» mais que les sociétés occidentales étaient «mieux loties dans ce domaine parce qu'elles rejettent la violence contre les femmes et y font face».

Les réactions sur les réseaux sociaux autour de ce projet ne se sont pas fait attendre. Si certains ont salué cette idée en arguant que d’autres pays l’avaient déjà mise en place, d’autres ont au contraire déploré des solutions rétrogrades et discriminatoires. Dans des pays comme le Japon, la Malaisie, l'Inde ou l'Egypte, les bus réservés aux femmes sont monnaie courante. En mars 2016, une compagnie ferroviaire régionale allemande avait même décidé de mettre en place des compartiments réservés aux femmes seules et aux enfants après la vague d'agressions sexuelles à Cologne lors de la nouvelle année.

Cela étant, et dans le dernier rapport gouvernemental sur le sujet, publié en 2015, les affaires de violences physiques traitées par les tribunaux marocains en 2014 ont augmenté de 8,33% par rapport à 2013. Les lieux publics demeurent les endroits où la violence physique à leur égard est la plus manifeste.

 

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