Le PAM n’est pas au mieux de sa forme actuellement, et comme c’est lui qui dirige la Chambre des conseillers, en la personne de Hakim Benchammass, c’est la Deuxième Chambre qui ne va pas bien non plus… La présidence cette institution ne réussit manifestement pas à asseoir son autorité sur les membres de son Bureau… En cause, par exemple, la mise en place de la Commission 13 eg la transparence des comptes.

Qu’est-ce que cette commission 13 ? Il s’agit d’une commission formée de 13 membres, d’où son nom mystérieux, et constituée d’élus parlementaires ne faisant pas partie du Bureau. Son rôle est de veiller à la bonne gestion et d’examiner la bonne réalisation du budget de l’exercice écoulé. Cette commission, qui fait l’objet de l’article 45 du règlement intérieur de la Chambre, doit avoir un président et/ou rapporteur appartenant à l’opposition.

Jusque-là, tout va bien… Là où les choses se corsent est que cette fameuse commission n’a pas été mise en place l’année dernière. Pourquoi ? Le président Benchamass se défend avec une admirable énergie, dans un communiqué, expliquant que le retard à la formation de la commission pour 2016 est dû au retard de la mise en place du gouvernement Benkirane… et dans le même communiqué, M. Benchamass précise que tout ce qui se fait au sein du Bureau est convenu par tous les membres et que la démarche participative et la gestion participative aussi, ce ne sont pas de vaines expressions…

Sauf que les membres du Bureau n’ont pas été informés de la rédaction de ce communiqué, et en ont rédigé un...

autre, un contre-communiqué en quelque sorte, expliquant n’être au courant de rien. Comme démarche participative, on fait mieux, même dans certaines dictatures…

Dans l’intervalle de cette guerre de communiqués entre la dizaine de membres du Bureau de la Chambre, la Commission 13 a été constituée, et placée sous la présidence de l’UMT Azzeddine Zekri qui, selon certains informations, n’obtient que rarement, parfois trop rarement, les documents qu’il requiert du Bureau.

Climat délétère et ambiance explosive au sein de ce Bureau, où la démarche est présentée comme participative. Alors le président Benchamass réagit avec fermeté, et agilité. Il décide, dans un splendide coup médiatique, que désormais les réunions de son Bureau seront retransmises en direct sur la chaîne de la Chambre, à qui il arrive de fonctionner… et même si les réunions du Bureau ont vocation à se tenir à huis-clos, ou presque !

L’idée est de confondre les membres refuzniks de la Chambre et de les placer devant des responsabilités… qu’ils voudraient bien assumer par ailleurs, si on les laissait. Mais déjà, des informations fusent sur les préparatifs pour le changement de présidence en octobre prochain, avec un PAM en totale déshérence, voire déliquescence, des finances de la Chambre qui gagneraient à être auditées, et des chefs de groupe qui guerroient contre des membres du Bureau lesquels contestent leur président, qui s’envole loin, très loin, en Chine… Dans des conditions de voyage qui gagneraient à être portées au regard de l’opinion publique, que M. Benchamass prend à témoin, sans ne lui fournir aucune information réelle.

Ubu ou Kafka ? On le saura plus tard.

Aziz Boucetta