Jacob Zuma explique son entrevue avec le roi Mohammed VI

Jacob Zuma explique son entrevue avec le roi Mohammed VI

« Le Maroc est un pays africain avec lequel nous devons avoir des relations », a dit le président sud-africain dans son interview accordée à new24, après avoir rencontré mercredi dernier le roi Mohammed VI en marge du sommet UA-UE, à Abidjan. Une affirmation qui fait suite à un brutal, et inattendu, réchauffement des relations entre les deux grands pays africains, opposés sur la question du Sahara.

Et Jacob Zuma d’expliquer que « nous n'avons jamais eu de problèmes avec eux (les Marocains). Ce sont eux qui se sont retirés des relations diplomatiques » (depuis 2004, quand l’alors président Thabo Mbeki avait établi des relations diplomatiques avec la RASD), ajoutant qu’ « ils estiment que même si nous avons des divergences sur la question du Sahara occidental, nos deux pays doivent entretenir des relations »…

Le  président sud-africain a ajouté, en guise d’explication pour rassurer la frange radicale de son parti, l’ANC, que « nous nous sommes rencontrés et avons parlé. Nous leur avons expliqué d'où nous venons en Afrique du Sud. Ils ont également exprimé leur mécontentement quant à la position de Pretoria sur cette question (…).Nous voulons comprendre et avoir une idée claire d'où ils viennent tous [le roi et le peuple du Sahara]. Nous respectons leurs points de vue. Ils connaissent mieux leur histoire. Mais nous avons aussi notre point de vue sur les droits de l'Homme et les droits généraux de toutes les...

nations, et nous n'avons pas de problèmes pour en discuter ».

Mais Jacob Zuma a expliqué aussi que l’Afrique du Sud avait soutenu l’idée de l’indépendance du Sahara et que les contacts ont été suspendus ensuite, en raison essentiellement du fait que le Maroc n’était ni dans l’OUA ni dans l’UA. Or, dans la même phrase, il a rappelé que le président Nelson Mandela s’était rendu au Maroc pour remercier le roi Hassan II pour le soutien apporté par le Maroc à la cause de l’ANC et dans la lutte contre l’apartheid.

Et le chef de l’Etat sud-africain de raconter que le roi Mohammed VI lui a dit que « même si nous différons sur les questions du Sahara, les deux pays devraient avoir une relation ».

C’est donc une brèche qui s’ouvre dans ces relations, et les perspectives d’avenir sont prometteuses. En effet, pour être plus clair, Zuma a vu en Mohammed VI un chef d’Etat africain qui compte de plus en plus, voire qui est en train de marquer l’histoire et la politique sur le continent. Qu’il n’était plus possible d’envisager un développement continental, intégré car il doit l’être, en ostracisant un Maroc qui est de plus en plus difficile d’ignorer. De plus, le président Zuma, en fin de mandat, a besoin de redorer un peu son blason, étant en grandes difficultés politiques. Et pénales. Et l’ANC est aussi en grande difficulté politique. Et morale.

AB

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