Après les différentes passes d’armes du temps du gouvernement d’Abdelilah Benkirane entre ce dernier et son ministre de l’Education nationale Rachid Belmokhtar, le PJD change son fusil d’épaule et soumet une proposition de loi tendant à imposer par la voie légale l’arabe comme langue d’apprentissage.

Dans son texte de présentation, le PJD rappelle que « l’arabe est la langue officielle du pays et un des éléments constitutifs de l’identité nationale. Il appartient donc à l’Etat de la protéger, de la faire évoluer et de généraliser son usage ». Pour ce faire, explique le parti qui conduit le gouvernement, « l’arabe doit devenir la langue principale de l’enseignement et de la culture, de même que dans l’administration et les organismes publics ».

Le groupe du PJD, porteur de l’initiative, recommande que la langue doit être apurée tant dans l’écriture que dans la prononciation, et elle doit également être prémunie contre toute influence étrangère. Le gouvernement doit donc œuvrer à faire de la langue arabe une langue moderne, ce qui nécessite la mise en place d’une académie qui unifierait et standardiserait la langue en la « nettoyant » de toutes les expressions et locutions étrangères intrusives.

Les PJDistes réclament que l’usage de la langue arabe comme langue...

d’apprentissage unique soit généralisé à l’école, dans les établissements publics et au sein de l’administration. De plus, des filières supérieures doivent être progressivement créées en arabe, dans la perspective que l’enseignement universitaire soit entière arabisé dans les années à venir.

Le groupe PJD demande aussi dans sa proposition de loi que les médias publics, dans tous leurs programmes, s’expriment en arabe, et que tous les messages publicitaires soient déclinés aussi en arabe.

Puis, une petite partie sur l’amazigh, qui est aussi une langue officielle, et dont l’installation en tant que telle ne doit pas être remise en cause par le texte général sur l’arabisation.

On notera cependant que le PJD, qui réclame l’usage de l’arabe dans tous les aspects de la vie politique, éducative, sociale, administrative… est le premier à faire un usage permanent du dialectal marocain, la darija. Le succès d’Abdelilah Benkirane dans les médias et l’opinion publique tient d’abord et avant tout à l’usage de l’arabe dialectal.

Par ailleurs, ce projet de loi remet en cause les avancées réalisées en matière de langue par le Conseil supérieur de l’Education, qui a introduit le français dans l’apprentissage des disciplines scientifiques un an avant la dernière année du secondaire.

AB