L’un des derniers grands dirigeants du parti de l’Istiqlal, Abdelkrim Ghellab, est décédé ce dimanche 13 août à el Jadida, à l’âge de 98 ans. Le défunt était un des intellectuels les plus en vue du royaume et il fut également, longtemps, directeur du quotidien al Alam. Il sera inhumé mardi 15 août à Rabat.

Né en 1919 à Fès, Feu Ghellab avait intégré l’école coranique pour y apprendre les fondements de la religion, avant de rejoindre l’université al Qaraouiyyine en 1932 et de partir pour Le Caire quelques années plus tard.

En Egypte, dès 1939, à l’âge de 20 ans, il participa à l’émergence et au renforcement du mouvement panarabique en fondant ou cofondant plusieurs cercles d’étudiants avec des camarades venus du Maghreb, d’Irak ou encore de Syrie ou du Liban. Sans être signataire du Manifeste de l’indépendance en 1944, puisqu’il se trouvait à l’étranger, il marqua son appui à l’initiative depuis l’Egypte où il se trouvait, et s’engagea dès cette année dans la lutte...

pour l’indépendance des pays du Maghreb.

En 1947, il revient au Maroc et milita pour le départ des Français, travaillant tour à tour à al Alam et dans d’autres revues arabophones.

Abdelkrim Ghellab a été élu plusieurs fois au parlement, et a été désigné au gouvernement avec ses pairs de l’Istiqlal en 1977. Il dirigea al Alam pendant plusieurs décennies, jusqu’à l’aube des années 2000, quittant alors toutes ses fonctions pour cause de maladie. Ghellab était l'un des plus grands intellectuels du Maroc pré et post indépendance, ayant rédigé plusieurs ouvrages et participé à des dizaines de colloques et de conférences, en plus de sa direction du quotidien al Alam.

Il avait été membre du Comité exécutif de l’Istiqlal depuis les années 60, et accéda au Conseil de la présidence du parti en 1998, avec Mhamed Boucetta, Hachmi Filali, Boubker Kadiri et Mhamed Douiri, seul encore en vie.

La dernière sortie publique de feu Abdelkrim Ghellab a eu lieu en février dernier lors des obsèques de Mhamed Boucetta.

AB