Le chef de l’église catholique a exhorté le président venezuélien Nicolas Maduro, ce vendredi, à suspendre l'inauguration de sa nouvelle assemblée constituante, prévue aujourd’hui. Le Saint-Siège s’accorde donc avec l'opposition, qui estime que cette initiative lui octroyerait un pouvoir sans précédent.

« Le Saint-Siège demande à tous les acteurs politiques, et en particulier au gouvernement, que soit assuré le plein respect des droits humains et des libertés fondamentales, ainsi que de la Constitution en vigueur », selon un texte publié au Vatican qui considère que cette assemblée constituante, au lieu de favoriser la réconciliation et la paix entre le président et les citoyens, engendrera un climat de tension et d'affrontement.

Le Vatican n’a pas omis la société et les forces de sécurité dans son appel, les invitant à éviter toute forme de violence ou usage excessif de la force, et leur assurant que « le...

pape François suit de près la situation et prie pour le pays ».

Le Venezuela a été secoué par des mois de protestations contre le gouvernement de Maduro, qui a été élu en 2013 suite à la mort de Hugo Chavez.

De nombreux pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et le Mexique, ont dénoncé l’illégitimité de la nouvelle assemblée, affirmant qu'il s'agit d'une démarche visant acquérir un pouvoir supplémentaire pour son parti, alors que son taux d'approbation n’est que de 20%. Les États-Unis ont même émis des sanctions contre le président et 13 de ses proches conseillers et menacent d'en émettre plus.

Pendant ce temps, les habitants du Venezuela luttent contre les pénuries alimentaires, des difficultés économiques et un taux d'inflation d'environ 720%. Si les États-Unis poursuivent leur menace de sanctionner l'industrie pétrolière, la situation devrait probablement s'aggraver considérablement, surtout que Washington achète actuellement 700.000 barils par jour à la république bolivarienne.

Wiam Amiri