Les pyromanes du PJD

Les pyromanes du PJD

La situation à al Hoceima est semblable à la chaîne de  montagnes avoisinantes, tantôt abrupte tantôt arrondie, mais toujours sinueuse, comme la route qui y mène. Depuis quelques semaines, on s’accorde à dire que l’accélération des projets actuels et des programmes futurs dans la ville et sa région a eu tendance à apaiser les esprits. Mais des pyromanes continuent d’attiser le feu, à l’image d’Abdelali Hamieddine et d’Amina Maelainine, parlementaires PJD à l’ambition gouvernementale contrariée.

Les événements du Rif de ces derniers mois, puis de ces dernières semaines, ont montré l’inanité de la classe politique marocaine dont les dirigeants s’entassent à Rabat, refusant absolument de regarder autre chose que leur carrière et leurs chances, infimes et minimes, d’accéder un jour, enfin, au gouvernement. Mais la secousse tellurique, sociale, qui a secoué la ville et dont les répliques se font encore sentir a fait évoluer les esprits et accéléré les actes.

Saadeddine El Otmani, après un long silence d’introspection, multiplie les appels, les regrets, les promesses, avant d’envoyer ses ministres pour les actions… Nabil Benabdallah est parti à al Hoceima et a écouté, avant de répondre… Aziz Akhannouch a fait aussi le voyage et a rencontré les gens, avant de s’engager… Et les gens du PJD, réunis en conclave la semaine dernière, ont déployé tous leurs dirigeants locaux et centraux pour répondre aux demandes sociales et économiques de la ville. Tous ? Non, les deux résistent encore et toujours aux amortisseurs…

Abdelali Hamieddine et Amina Maelainine, les derniers Mohicans, les ultimes refuzniks, poursuivent leur lutte inlassable contre El Otmani, soutenant Benkirane en qui ils voient encore leur faiseur de carrière, en lequel ils perçoivent toujours...

l’espoir d’obtenir un strapontin gouvernemental. Ecoutons-les militer… sur Facebook :

Mme Maelainine : « Et voilà que notre parti, le PJD, conduit la « majorité de Laftit », ainsi que l’appellent aujourd’hui les internautes sur Facebook. Reste-t-il encore quelqu’un au sein du PJD pour douter de sa compromission ? ».M.

M. Hamieddine : « Finalement la décision d’organiser la manifestation du 20 juillet, prise par des « inconnus » a été plus forte que celle de l’interdire, portée par des « gens connus », et cela revient à la persistance de la population à maintenir ses légitimes revendications, et principalement la libération des gens injustement incarcérés. Le Rif a besoin d’une approche politique et non d’une réponse sécuritaire. Mettez donc un terme à votre approche puérile, pervertie et foireuse. La solution se trouve dans la prison d’Oukacha à Casablanca».

Amine Maelainine est vice-présidente de la Chambre des représentants, et Abdelali Hamieddine est président de la commission de l’éducation et de la culture à la Chambre des conseillers. Ils sont membres de la majorité, ils sont dirigeants du parti qui préside le gouvernement et en forme l’ossature, mais ils ne sont pas membres du gouvernement.

C’est comme cela la vie politique… On peut, un jour, devenir ministre, comme on peut, hélas, ne pas l’être. Mais dans ce cas, est-ce une raison pour torpiller les efforts de l’Etat en vue de trouver une solution à la situation d’al Hoceima ? Est-ce une raison pour flirter avec l’illégalité, voire l’amoralité, en soutenant du bout des lèvres une manifestation interdite par la loi, dont les deux acolytes sont pourtant supposés être les défenseurs, puisqu’ils en sont les concepteurs ?

La liberté d’expression est une bonne chose, certes, mais l’expression de la bêtise l’est moins…

Aziz Boucetta

 

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