Mohand Laenser, 75 ans et inamovible secrétaire général du Mouvement populaire, était invité de l’émission « une heure pour convaincre » sur Medi1TV, et il répondait aux questions à lui posées sur son parti, et essentiellement sa succession. Quelques noms ont été cités…

Mohamed Ouzine ou Mohamed Hassad ? « Mohamed Hassad, répond Laenser, au « pouvoir » au MP depuis 1986, est parfaitement à même de présider aux destinées du Mouvement populaire. Il en a les compétences et je le connais depuis les années 70 du siècle dernier »…  le chef du MP ajoute que « Mohamed Ouzine et Mohamed Hassad sont imprégnés de svaleurs du Mouvement populaire et tous deux peuvent me succéder ».

Mais pourquoi diantre lui succéder ? Partirait-il déjà, lui, Mohand Laenser, qui a « marqué » le MP de son empreinte ? « Oui, je dois partir, car je n’ai plus le droit de me représenter et je ne me représenterai pas à un autre mandat de secrétaire général ». Il est vrai qu’en place depuis 31 ans, Mohand Laenser est l’un des chefs de parti les plus anciens au monde !

Le journaliste a repris les critiques sur l’arrivée, un peu soudaine, un peu surprenante,...

de Hassad au MP, après avoir occupé plusieurs postes de walis, plusieurs ministères, dont celui de l’Intérieur où il a succédé en 2013 à certain… Laenser Mohand. Celui-ci, offusqué, répond : « On nous reproche, à nous dirigeants de partis, de ne pas nous ouvrir aux compétences… Et quand on le fait, on nous critique toujours. Quelle est cette contradiction ? ».

Mohand Laenser, qui avait pris en 1986 la place de Mahjoubi Aherdane à la tête du MP, un peu à la hussarde, aura occupé tour à tour les fonctions de ministre des Postes et télécommunications, puis de l’Agriculture, puis de l’Intérieur, avant d’être un temps ministre d’Etat et de reprendre le poste de ministre de l’Habitat. Il a été édile, puis député, et depuis 2015, il est président de la Région Fès-Meknès.  Mais, curieusement, on ne lui connaît aucune loi particulière, aucune idéologie personnelle, aucune prise de position politique. Il est en revanche lui-même, Mohand Laenser, élément sans relief d’une classe politique marocaine sans panache.

Avec Hassad, le MP sera un peu moins maussade… Peut-être. Mais avec Ouzine, le parti aura plutôt grise mine. Sans doute.

Aziz Boucetta