Les procès d’al Hoceima ont été « conformes aux règles judiciaires », rappelle le ministère de … l’Intérieur

Les procès d’al Hoceima ont été « conformes aux règles judiciaires », rappelle le ministère de … l’Intérieur

Les jugements prononcés par le pouvoir judiciaire doivent être respectés par tous, a souligné vendredi Me Abdelkbir Tabih, avocat au barreau de Casablanca.  Me Othmane Ghazali, du barreau de Rabat, pour sa part, a expliqué que les personnes poursuivies dans le cadre des événements d'al Hoceima ont le droit de faire appel du jugement prononcé à leur encontre en première instance. Mais c’est le ministère de l’Intérieur qui, curieusement, rappelle ces principes et cite les avocats…

Commentant les jugements prononcés contre des personnes poursuivies par la justice, dans le cadre des événements d'Al Hoceima, Me Tabih a déclaré à la MAP que « tout le monde doit s’habituer à accepter les jugements du pouvoir judiciaire, quelle que soit leur nature, car c’est la justice qui veille à la protection des droits des personnes et des groupes, de leurs liberté et de leur sécurité et à l’application de la loi ». L’avocat ajoute qu’il est « normal que les décisions de la justice suscitent des critiques auprès des parties qui s'estiment lésées ».

Quant à Me Ghazali, il affirme en toute logique que « la Cour d'appel est l'unique instance qui a le pouvoir de statuer sur les jugements prononcés en première instance, suivant la partie qui fait appel ; la défense des accusés pourrait évoquer devant cette cour la dureté des peines prononcées contre ses clients, alors que le parquet pourrait mettre l'accent...

sur la nécessité d'aggraver les peines. Les droits de tous les accusés sont garantis conformément au code de la procédure pénale ».  Me Ghazali insiste que le fait qu’ « aucun accusé n'a signalé avoir été victime de torture ou de mauvais traitement ». Encore heureux, pourrait-on dire…

Enfin, Me Brahim Rachidi, du barreau de Casablanca, précise qu’ « il est de l’intérêt de tout le monde de voir la situation s'apaiser dans la région, car le droit à la manifestation pacifique est un droit constitutionnel au même titre que le droit à la protection des personnes, de leurs biens et de leur sécurité, dans le cadre du respect des lois régissant les rassemblements publics ».

Ce qui est curieux, en revanche, est que ces affirmations aient été relayées par le ministère de l’Intérieur, dont le rôle est tout autre que rassurer sur la régularité d’un jugement ou que rappeler le principe de l’autorité de la chose jugée. Mais est-il vraiment nécessaire de la rappeler ? Considérer que les peines sont lourdes ou légères, selon la partie concernée, est une réaction tout à fait normale suite au rendu d’un verdict.

Il reste à attendre aujourd’hui ce que dira la cour d’appel au sujet de ces 25 jeunes condamnés chacun à 18 mois de prison ferme pour outrage à fonctionnaire de police dans l’exercice de ses fonctions, rébellion et détérioration de biens publics.

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