La DGSN pense à attaquer Chabat en justice, suite aux allusions de ce dernier sur sa mort éventuelle

La DGSN pense à attaquer Chabat en justice, suite aux allusions de ce dernier sur sa mort éventuelle

Dimanche 22 mai, l’UGTM courant Chabat tient son congrès extraordinaire électif à Rabat, une dizaine de jours après que l’actuel secrétaire général Mohamed Kafi Cherrat ait été renversé par Enaam Mayara. Hamid Chabat s’exprime à la tribune quand les forces de l’ordre entrent et essaient d’interrompre le congrès. Suite à cela, Chabat a fait des déclarations que la DGSN a, à juste titre, très mal pris.

Dans une dépêche longuement intitulée « La DGSN refuse la tentative de contourner le caractère juridique et judiciaire du dossier ayant conduit à une intervention des forces publiques dans des locaux abritant une rencontre syndicale », on apprend que la direction de la police, assurée par Abdellatif Hammouchi, précise que « l'intervention des forces publiques s’inscrivait dans le cadre de la mobilisation de ces forces pour l’exécution d’une décision en référé émise par une autorité judiciaire compétente sur la base d’une ordonnance écrite du parquet compétent es-qualité et doté de la compétence territoriale ».

Or, c’est précisément cela que le secrétaire général de l’Istiqlal, et aussi de l’UGTM (il a été élu au terme du congrès du 22 mai) remet en cause. Il a expliqué que les huissiers de justice avaient mandat de constater la tenue du congrès et non d‘intervenir pour l’empêcher.

La DGSN explique que « l’intervention des forces publiques avait pour but de garantir la protection de l’huissier de justice chargé de l’exécution, conformément à la Loi, ainsi que le déroulement des procédures d’exécution de la décision judiciaire d’interdiction de la tenue d’une activité syndicale dans un local, sis à Salé, tout en élargissant le périmètre d’exécution à tout autre lieu à Rabat ».

Hamid Chabat, fidèle à lui-même, a ajouté que si un malheur  lui arrivait, il en tenait d’ores et déjà le chef de la...

police pour responsable. L’accusation est excessivement grave, et la DGSN n’a pas manqué de réagir, vite et fort. Dans son communiqué, elle a annoncé « se réserver le droit de recourir à la justice ».

Pourquoi aller devant les tribunaux ? La DGSN explique qu’ « en portant à la connaissance de l’opinion publique ces données, la DGSN dément de manière catégorique les allégations et les diffamations à l’encontre de ses services et de ses fonctionnaires de la part des participants à cette rencontre, considérant que les insinuations et les graves accusations colportées à leur égard constituent une diffamation flagrante, une atteinte manifeste à la considération personnelle due à ses fonctionnaires et un outrage envers un corps constitué ».

En clair, Hamid Chabat, pour la troisième fois en quatre mois, fait allusion à sa mort prochaine, et en impute la responsabilité aux services de sécurité nationaux. La première fois, c’était sur France24 fin janvier, quand il avait évoqué sa mort prochaine, en martyre, puis la seconde fois, dans un article paru sur le site de l’Istiqlal quelques jours plus tard, où il est dit que « l’Etat a pour habitude de neutraliser ses opposants à l’Oued Cherrat ».

Il serait temps de mettre fin à ces accusations. Où on est un Etat de droit, et la DGSN doit aller en justice pour laver son honneur et faire condamner Chabat pour diffamation, où on ne l’est pas, et alors Chabat peut continuer à gloser sur sa liquidation prochaine, voire imminente.

Il semblerait, quand même, que le Maroc ait définitivement rompu, et depuis longtemps avec ces pratiques. Il est donc temps que Chabat rende des comptes. La situation politique est déjà assez confuse comme cela pour que cet homme n'y rajoute pas des accusations gratuites, en toute impunité.

AB

 

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