La Chambre des représentants vote la confiance au gouvernement EL Otmani, avec l’abstention de l’Istiqlal

La Chambre des représentants vote la confiance au gouvernement EL Otmani, avec l’abstention de l’Istiqlal

Le gouvernement Saadeddine el Otmani a été officiellement investi ce mercredi 26 avril, après que la Chambre des représentants lui ait accordé sa confiance avec 208 voix en faveur de sa politique générale. El Otmani est soutenu par 6 partis politiques, totalisant 240 députés sur les 395 qui constituent la Chambre.

Le vote a eu lieu dans l’après-midi, aux termes de l’article 88 de la constitution qui dispose que « le Gouvernement est investi après avoir obtenu la confiance de la Chambre des Représentants, exprimée par le vote de la majorité absolue des membres composant ladite Chambre, en faveur du programme du Gouvernement ».

91 députés ont voté contre le programme du gouvernement Saadeddine El Otmani ; ils figurent tous dans le groupe du PAM, à l’exception des deux élus de la Fédération de la Gauche démocratique. Le parti de l’Istiqlal s’est abstenu, avec ses 40 élus présents.

Le vote, intervenu donc après la réponse du gouvernement aux partis, s’est déroulé à main levée, même si le règlement intérieur de la Chambre permet le vote électronique.

Maintenant que le gouvernement est officiellement investi, les deux institutions exécutive et législative démarreront les discussions autour du projet de loi de Finances, qui sera débattu en Conseil du gouvernement ce jeudi 27 avril et qui fera l'objet d'une présentation du ministre des Finances devant les deux Chambres du parlement, jeudi toujours. Le gouvernement proposera les amendements qu’il entrevoit à ce texte soumis au parlement par le gouvernement précédent d’Abdelilah Benkirane mais les choses ont, comme chacun sait, pris du retard, en raison du blocage politique des 6 derniers mois.

Dans sa réponse aux interventions des partis politiques sur son programme, Saadeddine El Otmani est revenu sur les critiques dont il a fait l’objet, mais en rompant nettement avec le style de son prédécesseur. En effet, le chef du gouvernement s’est montré confiant dans son programme et il a également défendu...

son équipe et sa composition.

Ainsi, répondant à certaines critiques émises par le PAM sur   la poursuite de la réforme de la Caisse de compensation, El Otmani a affirmé qu’ « il ne faut pas avoir peur de la continuité, sauf que celle-ci doit être assurée dans un esprit novateur, réformateur et progressif ».

Puis le chef du gouvernement a insisté sur la cohésion de son cabinet, indiquant que son effectif compte parmi les plus faibles des gouvernements qui ont précédé, renvoyant à la « technique » des secrétaires d’Etat qui remonte au gouvernement el Youssoufi et qui est largement employée dans les pays occidentaux. Pour lui, un ministre a besoin de secrétaires d’Etat pour l’assister dans plusieurs domaines dans la perspective de la coordination de l’action gouvernementale, et il a insisté sur le fait qu’il n’y a aucun conflit de compétences entre membres d son gouvernement, sachant que les décrets précisant les attributions seront émis très prochainement.

Et ainsi donc, avec ce vote de confiance, Saadeddine El Otmani a franchi une nouvelle étape, suite à une appréhension sur le vote des députés de son propre parti, due à la formation du gouvernement après la révocation de Benkirane.

En effet, le chef du groupe PJD Driss el Azami el Idrissi avait expliqué que le groupe du parti conduisant le gouvernement avait « décidé le soutien clair et explicite du gouvernement, mais un soutien éclairé et critique », alors même que du temps de Benkirane, ce soutien était inconditionnel. Aujourd’hui, les députés PJD considèrent qu’El Otmani a accepté beaucoup de concessions pour former son équipe, mais celui-ci a répondu à cela en affirmant que « quand j’ai été nommé par Sa Majesté, mon objectif était alors de mettre en place un gouvernement dans les délais les plus courts ». Autrement dit, il a dépassé les blocages et les complications et il a mis un terme au gaspillage du temps politique.

Youssef Lakhder

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