Ces gens et géants qui nous ont quittés en 2016

Ces gens et géants qui nous ont quittés en 2016

L’année qui s’achève a été particulièrement marquée par le décès de célébrités, tant au Maroc qu’à l’étranger, et dans tous les domaines.Cette année qui se termine, nous avons eu l'impression que c'était l'hécatombe... et la raison en est simplement que les morts les plus célèbres ont été enregitrées dans un laps de temps court, en deux mois seulement, puis les deux mois suivants... Retour sur ces disparus.

Au Maroc

La photographe Laila Alaoui, tuée dans un attentat à Ouagadougou le 18 janvier 2016. Les études de Leila Alaoui montrent les réalités sociales et nationales dans un mode d'expression aux confins du documentaire et des arts plastiques. Elle travaillait sur les identités culturelles et les migrations en créant des installations vidéo. Elle s’était rendue célèbre par sa série, « les Marocains ».

Le dramaturge et comédien Tayeb Seddiki, mort le 5 février 2016. Cet auteur avait notamment été le directeur artistique du théâtre national Mohammed V de Rabat et le directeur général du théâtre municipal de Casablanca en 1964 et 1977, après avoir contribué au lancement des deux groupes mythiques que furent Nass el Ghiwane et Jil Jilala.

Le prédicateur Abdelbari Zemzemi, disparu le 10 février. Ancien prêcheur et ancien député iconoclaste, il était l’un des fondateurs de l’Union internationale des oulémas musulmans (sunnites). Il doit sa renommée principalement à ses Fatwas et déclarations controversées.

Le chanteur et danseur Moha Oulhousseine Achibane, alias le Maestro, disparu le 19 février. Le surnom lui avait été donné par feu le président Ronald Reagan. L’artiste, décédé à l’âge vénérable de 100 ans, avait su rendre ses lettres de noblesse à la danse et aux chants Ahidous.

Le luthiste Saïd Chraïbi, décédé le 3 mars. La musique marocaine a été endeuillée par la disparition de ce génie musical particulièrement prolifique, mort à l’âge de 69 ans en laissant à son répertoire plus de 500 chansons et morceaux.

La journaliste Malika Malak, qui s’est éteinte le 7 mars. Militante des droits de l’homme et journaliste engagée, elle avait animé "Fi Alwajiha", l'une des émissions politiques les plus marquantes des années 90, invitant la classe politique qui, en ces temps-là, avait de dignes représentants…

Le comédien et costumier Larbi Yacoubi, mort le 5 avril. Avec ses airs de dandy et sa bonhommie naturelle, ce grand comédien et costumier tangérois a contribué à plusieurs pièces théâtrales, sous l'égide d'André Voisin, dont "M'aâlem Azzouz" d'après (Le Barbier de Séville) de Beaumarchais, et "Hamlet" de Shakespeare.

L’homme d’affaires Miloud Chaâbi, mort le 16 avril. Il était l’un des hommes les plus riches du continent africain avec une fortune qui est arrivée à un pic de 2,3 milliards de dollars. Patron d’Ynna Holding, il était présent dans plusieurs secteurs d’activité, promotion immobilière, grande distribution, hôtellerie, industrie pétrochimique…

Le séparatiste marocain Mohamed Abdelaziz, mort le 31 mai. Sa vie est liée à la lutte contre le Maroc pour une cause qui l’a toujours dépassé. Il était le chef du Polisario et de la RASD, république peu connue et encore moins reconnue.

L’homme d’affaires Brahim Zniber, parti le 30 septembre. Considéré comme l’un des hommes les plus riches au Maroc, ce natif de la ville de Salé a bâti sa fortune dans l’agroalimentaire mais c’est surtout dans la vigne, avec Celliers de Meknès, qu’il a conquis le royaume avant d’exporter ses vins dans le monde entier.

L’artiste peintre Abdellatif Zine, qui a rendu son dernier souffle le 20 décembre. Artiste éclectique, il était touche-à-tout, et pionnier dans bien des domaines, ayant mis en scène son spectacle Trans’art, gnaoua et peinture en même temps, dans un émerveillement des sens.

A l’étranger

Le chanteur français Michel Delpech, mort le 2 janvier, a été l’un des grands de la scène musicale française, avec des titres qui ont marqué leur génération, comme le Loir et Cher, ou encore Pour un flirt…

Le comédien français Michel Galabru, disparu le 4 janvier, peut être considéré comme l’un des grands acteurs des années 1960 à 2000. Il a tourné des rôles majeurs dans la saga des gendarmes avec Louis de Funès, le Juge et l’Assassin, la Cage aux folles et bien d’autres films.

Le couturier français André Courrèges s’est éteint le 7 janvier. Fondateur de la maison éponyme, il  fut le promoteur de la minijupe et du pantalon pour les femmes, dès le début des années 1960, créant la mode de son époque, et attaché au blanc.

Le chanteur américain David Bowie, ou Ziggy Stardust, qui a tiré sa révérence le 10 janvier. Il a été l’une des icônes de la musique américaine de l’après-Woodstock, avec ses immortelles chansons sur Major Tom.

Le réalisateur italien Ettore Scola, mort le 19 janvier 2016. Il a été l’un des cinéastes italiens majeurs  de la seconde...

moitié du 20ème siècle.

L’homme politique et diplomate égyptien Boutros Boutros  Ghali, décédé le 16 février, et qui a été  tour à tour ministre des Affaires étrangères de son pays, l’Egypte, puis secrétaire général de l’ONU et, enfin, premier SG de la Francophonie.

Le journaliste égyptien Mohamed Hassaneine Heykal, mort le 17 février, l’un des derniers grands journalistes arabes, qu’une solide amitié liait au Raïs Jamal Abdennasser. Véritable mémoire ambulante de l’histoire de son pays, il avait connu des relations tumultueuses avec les successeurs de Nasser.

Le romancier italien Umberto Eco, mort le 19 février, star d’entre les stars en Italie, professeur de littérature et philosophe, passé à la postérité pour son fameux « Au nom de la rose », adapté avec succès au cinéma.

L’homme politique soudanais Hassan al-Tourabi, disparu le 5 mars. Islamiste, il est membre des Frères musulmans et ancien chef de la confrérie au Soudan ; il prêche un panarabisme islamique en symbiose militante avec tous les mouvements islamistes du monde arabe, mais aussi non arabe. Pour Tourabi, le nationalisme arabe est « révolutionnaire islamique ».

Le footballeur néerlandais Johann Cruyff, parti le 24 mars. Footballeur le plus doué de sa génération, il avait contribué à créer un nouveau style dans le football batave. Premier joueur de football à remporter trois fois le Ballon d'or, il est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de l'Histoire. En tant qu'attaquant ou milieu offensif, ce joueur d'exception a marqué les années 1970 par son talent et son charisme notamment au sein de deux équipes prestigieuses : l'Ajax Amsterdam et le FC Barcelone. Durant sa carrière, Cruyff a remporté 3 Coupes d'Europe des clubs champions d'affilée en 1971, 1972 et 1973 avec l'Ajax et a été finaliste de la Coupe du monde 1974.

L’auteur compositeur interprète américain Prince, qui s’est éteint le 21 avril. Un musicien hors-pair, multi-instrumentiste, réalisateur artistique et producteur américain de pop, de funk, de rock et de RnB contemporain. Il est également danseur et acteur. Sa carrière, qui a démarré en 1978, est l'une des plus denses dans l'univers de la pop, avec plus de trente recueils studio parus en moins de quarante ans.

Le boxeur américain Cassius Clay, alias Mohamed Ali, tombé le 3 juin. Boxeur légendaire, plusieurs fois champion du monde, inventeur d’un nouveau style de boxe, et militant engagé contre la guerre du Vietnam et contre le racisme noir aux Etats-Unis ; il a fait de la prison, a été déchu de son titre, qu’il a remporté de nouveau, avant de sombrer dans une très longue maladie due aux coups qu’il a reçus tout au long de sa carrière.

L’homme politique français Michel Rocard, mort le 2 juillet. Ancien premier ministre de Mitterrand, il était inventeur d’une nouvelle gauche en France. Considéré comme l’un des hommes de gauche les plus doués et talentueux de sa génération, il avait tenté d’être élu à la présidence de la république, mais en vain.

L’homme politique israélien Shimon Pérès, mort le 28 septembre. Ancien premier ministre et plusieurs fois ministre, d’à peu près tout en Israël, il était aussi Prix Nobel de la Paix. Il était considéré comme l’un des pères fondateurs de l’Etat hébreu et le père de sa bombe atomique. Tour à tour faucon et colombe, il a occupé les dernières années de sa vie la fonction prestigieuse de chef de l’Etat.

L’anthropologue et philosophe algérien Malek Chebel, décédé le 12 novembre. Essayiste, auteur d’une cinquantaine d’ouvrages spécialisés sur le monde arabe et l’islam, son travail s'appuie sur « l’islam des Lumières ». Il travaille à une vaste enquête sur l’islam dans le monde et est réputé pour sa réflexion sur l'islam, sa culture, son histoire, sa vie intellectuelle, son érotisme. On lui doit entre autres le « dictionnaire amoureux de l’islam ».

Le président cubain Fidel Castro, mort le 25 novembre. Il avait régné sans partage sur l’île de Cuba de 1959 à 2009, léguant le pouvoir à son frère Raul. Il était connu pour son interventionnisme en Afrique et en Amérique centrale, et il avait été à l’origine de la crise des missiles qui avait failli déclencher la 3ème guerre mondiale en 1962. Grand ennemi des Etats-Unis, il avait très mal vécu la réconciliaton en 2014 entre les USA et Cuba.

L’acteur égyptien Ahmed Rateb, décédé le 14 décembre. L’un des plus grands et des plus prolifiques acteurs des trente dernières années en Egypte et dans le monde arabe. Il a laissé une trentaine de films et de séries.

Le chanteur britannique George Michael, qui s’est éteint le 25 décembre. Ayant vendu plus de 100 millions d’albums au cours de sa pas si longue vie, 53 ans, il s’était débord fait connaître avec son groupe Wham ! et ses tubes « Wake Me Up Before You Go-Go » et « Careless whisper ».

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