Avant d’être reçu par Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement reconduit, le secrétaire général du parti de l’Istiqlal Hamid Chabat et son Comité exécutif avaient tenu une réunion avec le Premier secrétaire de l’USFP Driss Lachgar et son Bureau politique. Et dans les locaux du PJD, Hamid Chabat a signifié son accord de principe à une entrée au gouvernement.

Dans l’après-midi de ce lundi 17 octobre, les deux instances dirigeantes des deux (ex) grandes formations du mouvement national et de la Koutla démocratique s’étaient retrouvées pour raccorder les violons à propos d’une adhésion à une future majorité conduite par le PJD.

Déclaration de Chabat à l’issue de la réunion : « Nos bases demandent à ce que nous nous joignions au peuple et à la démocratie, et si nous le faisons, nous serions gagnants »… Ce qui est clair, et pour l’être encore plus, le patron de l’Istiqlal ajoute, à l’adresse d’el Omari, chef du PAM : « Un Monsieur est venu nous dire qu’il ne participerait pas à la majorité, et ensuite il s’est mis à nous donner des leçons, nous autres partis à la si grande histoire. Cela est inacceptable, et nous, nous négocions pour la nation, nous n’ergotons pas. Nous n’ergotons pas avec celui qui a été désigné par le roi pour former un gouvernement ».

Hamid Chabat a aussi rappelé que le sort des deux partis est purement et simplement la disparition, s’ils ne s’unissent pas. « Nous ne pouvons rééditer ce qui s’est passé en 2002, quand Istiqlal et USFP s’étaient désunis et...

que Driss Jettou avait été nommé. Et nous ne referons pas l’erreur de 2011 quand l’Istiqlal avait négocié seul, en position de faiblesse, et qu’il n’avait obtenu que 6 ministères, moins que le RNI plus tard ». Quant à Driss Lachgar, il a annoncé que son parti liait son sort à celui de l’Istiqlal, qui se retrouve donc chef de file avec ses 46 députés, contre 20 pour l’USFP.

Les choses sont donc claires, l’Istiqlal et l’USFP entreront au gouvernement sous présidence du PJD.

Puis Chabat, fort de son mandat, a décidé avec son Comité exécutif qu’un Conseil national extraordinaire se réunira ce weekend pour entériner la décision déjà prise par ses chefs. Et il est allé chez Benkirane, au siège du PJD…

Là, en compagnie de Hamdi Ould Rachid et Mohamed Soussi, il a eu droit à un accueil chaleureux de la part du chef du gouvernement, accompagné du président du Conseil national du PJD Saâdeddine Elotmani. Une heure plus tard, les 5 hommes sortent souriants. La réponse est sur leurs visages.

Hamid Chabat : « Nous avons parlé de la stabilité du pays et de son avenir, mais nous n’avons pas évoqué les fonctions et les départements », ajoutant, pour être clair, avec un large sourire répondant à celui de Benkirane « si nous ne voulions pas entrer au gouvernement, que faisons-nous ici alors ? ».

Puis Benkirane, cherchant l’image et la photo, a saisi le bras de son visiteur et l’a levé, avec le sien, dans une séquence qui indique que tous les différends sont aplanis.