L’économie nationale expliquée par le wali de la Banque centrale

L’économie nationale expliquée par le wali de la Banque centrale

Abdellatif Jouahri est très prolixe en ce moment. Il est à la manœuvre sur tout un ensemble de sujets et de thèmes, croissance, taux directeur, FMI… Il tenait mardi une conférence de presse, lors de laquelle il est revenu sur plusieurs thèmes, révisant ses prévisions de croissance de 1 à 1,2% et maintenant son taux directeur à 2,25%.

Le FMI

Le Fonds monétaire a approuvé une nouvelle ligne de précaution et de liquidité (LPL) en faveur du Maroc. Elle a été approuvée par le Fonds monétaire international (FMI) en mai dernier et devra être validée par son conseil le 23 juillet prochain, indique Jouahri. D’une durée de 2 ans et d’un montant de 3,55 milliards de $, cette troisième LPL sera la dernière pour le Maroc (une première a été accordée en 2012 pour 6 milliards de $).

La LPL est une facilité de crédit du FMI servant à un soutien financier à des besoins réels ou potentiels de balance des paiements des pays, ou pour faire face à des chocs exogènes. Seuls sont éligibles les pays qui donnent satisfaction en matière de politique économique et financière, et aussi de gouvernance.  Le Maroc a satisfait à 4 des 5 critères, le chaînon manquant étant celui de la réforme des retraites, qui tardent, le FMI ne comprenant pas les raisons de ce retard (dû en effet aux incompréhensibles soubresauts de la politique intérieure du Maroc).

Le mémorandum adressé au gouvernement par Bank al-Maghrib, la CGEM et le GPBM

Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur ce mémorandum qui...

décrit la dure réalité économique. Le texte a été cosigné par Miriem Bensalah (CGEM), Othman Benjelloun (GPBM) et Abdellatif Jouahri. Les gens du PJD et leurs amis ont dénoncé une attaque contre le gouvernement. Jouahri a expliqué.

Pour lui, son organisme a tenu son rôle de conseiller et si le mémo a été rédigé à quatre mois des élections, c’est que les trois signataires ont considéré la situation urgente, surtout au vu du plongeon dans le négatif des crédits aux entreprises. Le problème est dans les arriérés de l’État vis-à-vis des entreprises, les délais de paiement et la décélération de la croissance des activités non agricoles. Jouahri propose d’envisager de financer les collectivités locales par les banques.

La surliquidité des banques

« Les banques nagent dans la surliquidité », affirme le gouvernement de la banque centrale, qui a donc décidé de relever le taux de la réserve monétaire de 2% jusqu’à 5% (en passant par un palier de 4%) et d’instaurer une rémunération de cette réserve pour les banques, de l’ordre de 0,75%. L’objectif est d’absorber une partie des liquidités et aussi d’encourager les banques à distribuer davantage de crédits.

Le Brexit et le Maroc

« La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne aura certes un effet de tsunami pour l’Europe, mais n'impactera l’économie marocaine que de 0,1 point environ », croit savoir le wali de Bank al-Maghrib. Rien n’est cependant moins sûr car le même avait parlé de la résilience des banques et de l’économie marocaines à la crise de 2008. On connaît la suite, et on y est toujours…

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