Un 9ème Secrétaire général de l’ONU en fin d’année 2016

Un 9ème Secrétaire général de l’ONU en fin d’année 2016

L’actuel titulaire du poste de « patron » de l’ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon arrive en fin de parcours, après 10 ans passés dans la Maison de verre de Ne York. Rien ne limite le nombre de mandats à deux, mais la tradition est là, qui le veut. 8 candidats sont en lice pour une procédure inédite de désignation.

Cela tombe à pic pour Rabat qui a enclenché un bras de fer avec Ban Ki-moon au sujet de l’affaire du Sahara. Le changement à la tête de l’organisation des Nations-Unies apportera un nouveau visage qui, peut-être changera les choses mais, à tous les coups, sera meilleur pour le Maroc que le partant.

Comment est désigné un SG de l’ONU ?

Depuis la création de l’organisation, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, « le Secrétaire général est nommé par l'Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité », comme le dispose l’article 97 de la Charte des Nations Unies. Autrement dit, une fois que les 15 membres du Conseil de Sécurité, dont les 5 permanents (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, Chine, France) ayant droit de veto, se sont mis d’accord sur un nom, l'Assemblée générale le valide. Cela s’est toujours déroulé ainsi, mais cette année, les choses ont changé semble-t-il.

En effet, l’AG a imposé cette année un processus plus transparent, avec lettre de candidature, CV, profession de foi et enfin grand oral. Mais cet effort démocratique ne convainc pas tout le monde. Certains estiment qu’il ne s’agirait que d’un écran de fumée. Et c’est certainement vrai.

Toujours est-il que pour le choix du 9ème SG, huit candidats, quatre hommes et quatre femmes, sont pour l'instant sur les rangs, mais aucun ne fait l'unanimité. Ils ont commencé à défiler hier devant l’AG.

Qui sont les candidats ?

La Bulgare Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco. Diplômée de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou, Irina Bokova est une diplomate de 63 ans qui a successivement été ministre des Affaires étrangères par intérim et coordinatrice des relations de la Bulgarie avec l’Union européenne, puis ambassadrice de Bulgarie en France, à Monaco et auprès de l’Unesco, dont elle a pris la direction générale en 2009.

La Croate Vesna Pusic,  ancienne ministre des Affaires étrangères, est une sociologue connue pour ses positions en faveur de l’égalité des sexes, des droits des personnes LGBT et de l’intégration européenne. Elle est actuellement vice-présidente du Parlement croate.

La Néo-Zélandaise Helen Clark, ancienne Première ministre. Membre du Parti travailliste, elle est devenue la seconde femme du pays à occuper le poste de Première ministre du pays, de 1999 à 2008. À la tête du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), elle est désormais la femme la plus haut placée dans la hiérarchie des Nations unies.

La Moldave Natalia Gherman, ancienne ministre des Affaires étrangères. Après des études au King’s College de Londres, elle a rejoint les services diplomatiques...

de Moldavie en étant ambassadrice dans plusieurs pays. En 2013, elle est devenue ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration européenne ainsi que vice-Première ministre jusqu’en janvier 2016.

Danilo Türk, ancien président slovène, de 2007 à 2012. Il est avocat et ancien diplomate, le premier à représenter son pays à l’ONU en 2000. Après l'indépendance de son pays, il devient le premier ambassadeur de la Slovénie auprès de l'ONU. Il occupe cette fonction jusqu'en 2000. Avant son élection à la présidence de la République, il est professeur de droit international à la faculté de droit de l'université de Ljubljana.

Igor Lukšić, 39 ans,est un homme politique monténégrin, ancien vice-ministre des Affaires étrangères de la Serbie-et-Monténégro de 2003 à 2004. Cette année-là, il est nommé ministre des Finances du Monténégro, devenant, à 27 ans, le plus jeune ministre dans l'histoire nationale. En 2010, il est nommé Premier ministre de son pays, le Monténégro.

Srgjan Kerim, ex-ministre des Affaires étrangères de la Macédoine. Il fut le président de la 62ème Assemblée générale des Nations unies et, avant, ministre des Affaires étrangères de la Macédoine. Il est professeur d’économie internationale.

Antonio Guterres, ex-haut commissaire de l'ONU aux réfugiés (Portugal). Il est également ancien président de l’Internationale socialiste et ancien Premier ministre du Portugal.  Il est ingénieur de formation.

Où en est-on ?

Il s’agit surtout de faire un premier tri, explique Matthew Rycroft, l’ambassadeur britannique à l’ONU, en éliminant « les candidats (qui) n’ont pas une vision convaincante, ne communiquent pas de manière efficace ou ne démontrent pas des qualités de dirigeant ».

« On peut avoir des surprises », estime un autre diplomate du Conseil: un candidat qui ne partait pas favori peut se révéler ou un autre s’effondrer.

La tradition voudrait que le prochain diplomate en chef vienne d’un pays d’Europe de l’est, seule zone géographique à ne pas avoir encore été représentée à ce poste, d’où l’abondance de candidats de cette région. La Russie y tient mais ce n’est pas une obligation.

De même l’idée a fait son chemin qu’une femme devrait enfin prendre le poste, où se sont pour l’instant succédé huit hommes. Mais tout dépendra des marchandages entre les cinq grandes puissances et d’autres candidats devraient émerger dans les semaines et les mois à venir.

Peu enthousiastes devant les huit candidats jusqu’ici déclarés, certains diplomates se prennent à rêver d’une personnalité de grande envergure, « à la Merkel », en référence à la chancelière allemande.

Rappelons, enfin, les noms des 8 précédents SG de l’ONU :

- Trygve Lie (Norvège) de 1946 à 1952 ;

- Dag Hammarskjöld (Suède), de 1953 à 1961 ;

- U Thant (Birmanie/Myanmar), de 1961 à 1971 ;

- Kurt Waldheim (Autriche), de 1972 à 1981 ;

- Javier Pérez de Cuéllar (Pérou), de 1982 à 1991 ;

- Boutros Boutros-Ghali (Égypte), de 1992 à 1996 ;

- Kofi Annan (Ghana), de 1997 à 2006 ;

- Ban Ki-moon (Corée du Sud), de 2007 à 2016.

 

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