On les savait accros aux nouvelles technologies et on les savait aussi inséparables de leurs supports électroniques. Aujourd’hui, les adolescents versent de plus en plus dans une pratique qui les mettrait en danger scolaire et médical : le port du casque ou des oreillettes en permanence, ou presque.

Aujourd’hui, avec les capacités de stockage des MP3, entre autres, et avec la multiplication des appareils électroniques, tablettes, portables et lecteurs essentiellement, rares sont les jeunes qui ne collent pas sur leurs oreilles des écouteurs ou même des casques. Selon une étude réalisée dans ce sens en France, dans la région parisienne, ils seraient environ 40% des ados à s’endormir en écoutant de la musique. Parmi  cette population, plus d'un sur dix le ferait tous les jours et un tiers ne le ferait que de temps en temps. À 12 ans, les enfants sont déjà 30 % à écouter de la musique au moment de s’endormir.

Pour l’institut français de veille sanitaire, la part des jeunes de 18 à 35 ans ayant un usage fréquent et intensif d’écoute de musique amplifiée avec un casque ou des écouteurs a en effet été multipliée par plus de trois en 7 ans, passant de 4 % en 2007 à 13 % en 2014.

Les dangers pour la santé

Les dangers, c’est surtout...

pour l'audition…  il est en effet aussi utile qu’important de rappeler que l'exposition à des volumes sonores de manière intensive et répétée peut engendrer des troubles de l'audition. « Le risque, c'est d'accélérer le vieillissement auditif, c'est-à-dire la presbyacousie. Chez les plus sensibles, si le son est vraiment très, très fort, cela peut aller très, très vite. Mais au final, tous vont perdre un certain nombre d'années de bien-être auditif ». Or, l’ouïe, quand on la perd, elle ne revient pas, et les jeunes exposés risquent d’avoir des troubles de l’audition vers 50 ans, plutôt que vers 70 ans.

Les risques annexes

Ils se situent au niveau des études. En effet, une recherche récente vient de montrer que l'utilisation d’écouteurs au moment de s'endormir pouvait altérer le sommeil en modifiant ses cycles et en le réduisant, par conséquent. Chez les jeunes, cela peut engendrer des troubles de la concentration et de fait, de mauvais résultats scolaires.

Au Maroc, il n’existe pas encore d’étude sur le phénomène, mais il n’est qu’à voir les jeunes avec ces écouteurs vissés sur les oreilles pour prendre la mesure du risque qui pèse sur cette catégorie de population. En plus d’une dégradation de l’ouïe et de cycles de sommeil perturbés, c’est le déphasage dû à l’isolement du monde extérieur qui pose problème.