Conseil de ministres à Laâyoune, trois projets d’importance examinés, plusieurs personnalités nommées

Conseil de ministres à Laâyoune, trois projets d’importance examinés, plusieurs personnalités nommées

Le roi a présidé aujourd’hui samedi 6 février le premier Conseil de ministres de 2016. La symbolique de la tenue de ce Conseil à Laâyoune a été soulignée par l’importance de l’ordre du jour : réforme de l’éducation nationale, loi organique sur le Conseil de régence et loi sur la sécurité des systèmes d’informations des secteurs sensibles ont été discutés.

La réforme de l’éducation nationale

Le ministre de l’éducation nationale a présenté un exposé sur les orientations stratégiques de la politique de l’Etat concernant la vision stratégique pour la réforme de l’éducation. Il en ressort trois points d’importance :

1/ L’ouverture sur les langues étrangères dans l’enseignement marocain : Rachid Belmokhtar a indiqué qu’en application des instructions royales, « la priorité sera donnée à la qualité dans l’enseignement public, à l’ouverture sur les langues étrangères, notamment dans l’enseignement des matières et spécialités scientifiques et techniques, ainsi qu’à la promotion de la formation professionnelle, notamment à travers ». Cela mettra fin à la levée des boucliers des défenseurs de la langue arabe, exclusivement, dans le cursus pédagogique national. Et pour que ce soit plus claire encore, Mohammed VI a réaffirmé que « l’ouverture et la communication ne signifient nullement l’aliénation ou le suivisme, comme elles ne doivent pas être un prétexte pour l’isolement et le repli sur soi ».

2/ L’orientation précoce des élèves et étudiants qui ont des qualifications et des penchants dans ce domaine. L’acheminement systématique vers les universités et les diplômes, quels qu’ils soient, est donc fini. C’’est une sorte de système allemand qui est privilégié, avec une orientation en fonction des profils, dès un âge précoce. Cela diminuera l’échec scolaire, adaptera mieux la formation au marché et désengorgera à terme les universités.

Par ailleurs, le roi a demandé à son ministre des Habous et des Affaires islamiques de reconsidérer l’enseignement religieux, tant dans l’enseignement public que privé ou encore dans les  établissements de l’enseignement originel. Les programmes et les manuels scolaires devront être révisés aux fins « d’accorder une grande importance à l’éducation aux valeurs de l’islam tolérant, dans le cadre du rite sunnite malékite, qui prônent le juste-milieu, la modération, la tolérance et la cohabitation avec les différentes cultures et civilisations humaines ».

3/ Une nouvelle conception de l’enseignement religieux. Il faudra, enfin, revoir les manuels et programmes de l’école nationale afin de coller aux « valeurs authentiques du peuple marocain et ses traditions millénaires basées sur l’attachement aux fondamentaux de l’identité nationale unifiée, riche de la diversité de ses composantes, ainsi que sur l’interaction positive et l’ouverture sur la société du savoir et les dernières...

nouveautés ». En clair, marocaniser l’enseignement, mettre fin au suivisme et s’ouvrir sur le monde. Il ne reste plus qu’à appliquer, sérieusement, ces très louables intentions.

Le Conseil de régence

Mohammed VI l’avait demandé dans un récent discours. Il faut adopter la loi organique sur le Conseil de régence, qui devra accompagner le prince héritier jusqu’à 20 ans, s’il venait à être intronisé avant cet âge.

L’article 44 de la constitution le stipule clairement : « Le Roi est mineur jusqu’à dix-huit ans accomplis. Durant la minorité du Roi, un Conseil de Régence exerce les pouvoirs et les droits constitutionnels de la Couronne, sauf ceux relatifs à la révision de la Constitution. Le Conseil de Régence fonctionnera comme organe consultatif auprès du Roi jusqu’au jour où il aura atteint l’âge de vingt ans accomplis. Le Conseil de Régence est présidé par le Président de la Cour Constitutionnelle. Il se compose, en outre, du Chef du Gouvernement, du Président de la Chambre des Représentants, du Président de la Chambre des Conseillers, du Président-délégué du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, du Secrétaire général du Conseil supérieur des Oulémas et de dix personnalités désignées par le Roi intuitu personae. Les règles de fonctionnement du Conseil de Régence sont fixées par une loi organique ».

Le projet de loi organique devra donc apporter plus de précisions sur ce Conseil qui revêt une importance extrême, puisqu’il s’agit de seconder le roi, s’il est mineur, dans l’accomplissement de ses devoirs.

La sécurité des systèmes d’informations des infrastructures sensible

En ces temps incertains de terrorisme et de piratage des sites de tout le monde par tout le monde, le Maroc pense à se doter d’un système de protection qui l’immuniserait contre différentes attaques. Ainsi, des infrastructures spécifiques devront être protégées  et leur identification et leur définition sera soumise à l'autorité ou l'organe en charge de la coordination des activités d'importance vitale. Le projet de loi fixe également les modalités de définition et de recensement des systèmes de données sensibles devant être protégées.

Et c’est l’armée qui sera chargée d’élaborer les règles et les normes de sécurité relatives à ce domaine et de veiller à leur respect.

Nominations

Nezha Hayat : présidente de l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux .

Hassan Boubrik : président de l'Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale.

Karim Tajmouati : Directeur général de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie.

Abdelhamid Addou : Président directeur général de la société Royal Air Maroc.

Khamar Mrabet : directeur de l'Agence marocaine de sûreté et de sécurité dans les domaines nucléaire et radiologique.

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