Les classements ne signifient parfois rien du tout… La preuve en est encore une fois donnée par le PJD qui, bien que classé 3^ème en termes d’élus communaux, dirigera sans alliance les 9 principales et plus grandes villes du pays, et se hisse au 1er rang en termes de voix obtenues.

Le parti d’Abdelilah Benkirane sera donc à la tête de la capitale administrative et de la capitale économique. Il s’agit d’une première, mais aussi d’une grande symbolique. Casablanca et Rabat tombent donc dans le giron des islamistes, au grand désarroi de plusieurs analystes et commentateurs qui voyaient au pire une coalition comprenant le PJD.

Ce dernier est également parvenu à détrôner deux maires quasi mythiques, mais pour des raisons différentes. A Agadir, le socialiste dissident Tariq Kabbaje a été défait, en dépit de sa grande popularité et des résultats incontestablement positifs qu’il a su engranger avec sa gestion. A Fès, la victoire du ministre du Budget est encore plus emblématique puisqu’il a su et pu défaire Hamid Chabat, l’ennemi inconditionnel du PJD, mais aussi...

chef de jure de l’Istiqlal et patron de facto de l’UGTM.

Mais il y a aussi Tanger, fief s’il en est du PAM, qui dirigeait la ville du Détroit avec Fouad el Omari, frère d’Ilyas, SG-adjoint du PAM et véritable patron de ce parti. Tanger a toujours eu des accointances islamistes, et aujourd’hui, ses électeurs l’ont dit haut et fort.

A Marrakech, l’ancienne présidente PAM Fatima-Zohra Mansouri n’aura pas démérité mais elle n’aura pas réussi à résister à la déferlante du PJD. Elle devra donc céder son fauteuil aux amis de Benkirane.

A Kenitra, point de surprise. La ville était présidée par le ministre de l’Equipement, du Transport et de la Logistique Aziz Rabbah, qui a su se maintenir.

Et il y a aussi Salé et Meknès, où les islamistes du PJD ont gagné une majorité absolue.

Interrogé sur les raisons de ce succès, Abdelilah Benkirane a affirmé que « les Marocains ont voulu rendre grâce au PJD pour son action, et ils ont voté pour nous parce qu’ils ont de l’admiration pour notre parti et notre travail ».