Porter une robe n’est pas un crime… juger celles qui en portent est une co******

Porter une robe n’est pas un crime… juger celles qui en portent est une co******

C’est le message adressé à qui de droit, hier soir à Casablanca et Rabat, par plusieurs centaines de manifestant(e)s en robe, en tenue de soirée, en short… Place des Nations-Unies, dans la capitale économique, et devant le parlement, dans la capitale tout court, l’ambiance était tantôt bon enfant, tantôt énervée.  La cause ? Le procès attendu de deux jeunes filles à Agadir pour port de robe.

Les deux personnes circulaient à Inezgane, en robe… Abordées par un individu qui insistait pour obtenir leurs numéros de téléphones, elles l’ont éconduit. Lui, confus et irrité, a ameuté les salafistes du coin et tout ce monde s’en est pris aux deux jeunes filles. Elles se sont réfugiées dans une échoppe, ont appelé la police, qui est venue… et les a arrêtées. Plusieurs heures de garde à vue plus tard, elles se sont entendues notifier leur mise en jugement. Le procès est fixé pour le 6 juillet, pour « outrage à la pudeur ». Outrage à l’intelligence, pourrait-on répondre…

Une pétition circule, qui a reçu en quelques jours près de 20.000...

signatures. Une manifestation a  été organisée à Agadir, avant celles de Rabat et de Casablanca. Hier, ils/elles sont venu(e)s, ils/elles étaient tou(te)s là… acteurs et chanteurs, activistes et féministes, politiques et défenseurs des droits civiques. Les partis, majorité, opposition et opposition non parlementaire ont également fait le déplacement pour dire leur mot et exprimer leur énervement.

La lanterne du PJD a brillé cette fois, mais par son absence.

Des slogans ont été scandés : « La sécurité des femmes dans l’espace public est un droit », « le code pénal ne passera pas » et, bien entendu, le slogan fédérateur « mettre une robe n’est pas un crime ».

L’objet de la contestation est double : le harcèlement des femmes dans la rue en raison de leur tenue vestimentaire, et l’implication d’une institution publique, à savoir la justice, qui organise un procès douteux. En effet, comment le parquet a-t-il pu décider d’une mise en accusation de ces filles pour port de robe ?

L’audience du 6 juillet risque d’être chaude, et personne n’aimerait être à la place du procureur ce jour-là, au tribunal d’Agadir.

 

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