Le roi Mohammed VI mécontent de Benkirane ?

Le roi Mohammed VI mécontent de Benkirane ?

Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui par les partis d’opposition au parlement, le secrétaire général du PAM Mustapha Bakkoury est revenu sur l’affaire dite de « la plainte soumise au roi par les partis d’opposition contre le chef du gouvernement » . Et à cette occasion, le n°1 du PAM a apporté certains éclaircissements, qui n’éclairciront pas vraiment  la scène politique...

Ainsi, pour Bakkoury, ce qui a été exposé au cabinet royal n’était pas vraiment une plainte comme on l’a souvent présentée mais plutôt une sorte de mémorandum adressé au palais par les quatre partis de l’opposition parlementaire que sont l’Istiqlal, le PAM, l’USFP et l’UC. Les leaders de ces partis faisaient état d’un comportement douteux du chef du gouvernement, qui instrumentalise(rait) le palais dans les joutes politiques entre majorité et opposition. Puis, le même ajoute que « nous avons eu des précisions montrant que Sa Majesté le Roi n’est pas satisfait de la manière de Benkirane d’instrumentaliser l’institution royale ». En clair, Benkirane brandit le palais et le nom du roi dans ses frictions avec l’opposition ; cela ne se fait pas et déplaît au principal intéressé, en l’occurrence Mohammed VI.

Et Bakkoury, sûr de son effet et s’exprimant en présence de plusieurs députés des quatre partis de la coalition anti-Benkirane, de préciser que le mémorandum n’était...

pas une « plainte » ou « un demande d’arbitrage », mais « l’exposé d’une problématique existant entre le chef du gouvernement et l’opposition ». Les choses sont désormais personnelles et personnalisées.

Pour sa part, Driss Lachgar, chef de l’USFP et de son groupe parlementaire, est revenu sur la séance houleuse de la semaine dernière au parlement, quand Benkirane avait qualité l’opposition de « grossièreté », causant le chaos qu’on sait et menant à la levée de séance. « C’est pour ce genre de comportement individualiste  du chef du gouvernement, qui persiste dans son style fait d’insultes et d’invectives,  que nous avons demandé l’arbitrage royal ».

Les deux leaders de l’opposition Driss Lachgar et Mustapha Bakkoury semblent ne pas avoir raccordé leurs violons, l’un parlant d’ « arbitrage », l’autre récusant ce terme et évoquant « un simple exposé » de problématique. Cela étant, si l’opposition avait effectivement demandé un arbitrage, cela aurait été conforme à la constitution qui, dans son article 42, stipule que le roi est l’arbitre suprême entre les institutions.

Et, autre question… Si le palais n’a pas communiqué sur cette entrevue accordée aux chefs des partis d’opposition, puis sur celle où des conseillers du roi sont allés voir Benkirane pour recueillir sa réponse, pourquoi donc Bakkoury le fait ? Et pourquoi maintenant, plusieurs semaines après les faits ?

Cette affaire semble ne pas encore être terminée…

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