Accord libano-isralélien sur les frontières maritimes, sous médiation américaine
Un accord délimitant la frontière maritime entre le Liban et Israël devra être signé jeudi dans l'après-midi à Naqouba après des années de négociations sous la médiation américaine.
L’accord frontalier, qui sera conclu en présence du médiateur américain Amos Hochstein et de la coordinatrice spéciale de l’ONU au Liban Joanna Wronecka, va permettre aux deux pays d’exploiter des gisements en Méditerranée orientale.
Aux termes de cet accord, le champ offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes, tandis que le Liban aura les droits d’exploration et d’exploitation du champ du Cana situé au nord-est, dont une partie se situe dans les eaux territoriales d’Israël. Mais « Israël sera rémunéré » par la firme exploitant Cana « pour ses droits sur d’éventuels gisements », précise le texte de l’accord.
Se félicitant devant la presse d’un « jour historique », Hochstein a souligné que l’accord permettait de « créer de l’espoir et des opportunités économiques » et d’instaurer « la stabilité » pour les deux parties.
Cet accord pourrait constituer « un tournant économique » pour le Liban et ouvrir « une nouvelle ère d’investissements » qui pourrait relancer l’économie, a-t-il ajouté.
Mercredi, le président américain Joe Biden s’est félicité de la signature
imminente de cet accord « historique », soulignant qu’il « avait fallu beaucoup de courage pour s’y engager et le faire ».
« L’accord sur la frontière maritime prendra la forme de deux échanges de lettres, l’un entre le Liban et les États-Unis et l’autre entre Israël et les États-Unis », a expliqué le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stephane Dujarric.
Le Liban a tenu à ce que sa délégation n’ait aucun contact officiel avec celle de l’Etat hébreu au cours de la signature, exigeant que la cérémonie se tienne dans deux salles séparées au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dans la localité frontalière libanaise de Naqoura.
La délégation libanaise ne rencontrera pas la délégation israélienne, a précisé le porte-parole de la présidence libanaise, Rafic Chelala.
Sans même attendre la signature, le groupe énergétique Energean a lancé mercredi la production de gaz naturel sur le gisement de Karish. Le gouvernement israélien avait donné la veille à cette société le feu vert définitif pour entamer la production sur ce gisement
Beyrouth a de son côté demandé à TotalEnergies d’entamer rapidement les travaux de prospection dans le champ de Cana.