La Centrafrique a annoncé dimanche le lancement du projet de sa propre cryptomonnaie, le Sango, et du futur "premier crypto-hub africain" à "fiscalité nulle".
Deux mois après avoir fait de son pays le deuxième au monde après le Salvador à adopter le bitcoin comme monnaie officielle –au côté du franc CFA– et légaliser l’usage des cryptomonnaies, le président centrafricain Faustin Archange Touadéra a fait cette annonce lors d’un « événement online » pour lancer « un nouveau système numérique alimenté par la technologie Blockchain ».
Aucun détail n’a été toutefois donné sur les modalités et le calendrier de la création de ce « Sango Coin » et d’une « Crypto Island », plateforme permettant cette devise virtuelle de devenir « le catalyseur de la tokénisation des vastes ressources naturelles » de la Centrafrique.
Cette « initiative Sango », du nom de la langue officielle au côté du français, survient en pleine crise des cryptomonnaies dans le monde, où le cours du bitcoin est en chute libre et où de nombreuses plateformes crypto risquent
la faillite.
Regrettant que l’Afrique, « où 57% de la population n’est pas bancarisée », souffre d’un manque criant « d’infrastructures » rendant « quasi-inaccessible les services financiers à de nombreux habitants », Touadéra a indiqué « avoir trouvé la solution »: « le smartphone », pour commercer et investir en cryptomonnaies.
« Le smartphone, c’est l’alternative à la banque traditionnelle, à l’argent liquide et à la bureaucratie financière », a estimé le président Touadéra.
Selon la Banque mondiale, seuls 14,3% des plus de 5 millions d’habitants de Centrafrique ont accès à l’électricité en 2022, et encore moins à internet, dont 71% vivent en-dessous du seuil international de pauvreté (moins de 1,90 dollar US par jour) et plus de la moitié ont besoin d’aide humanitaire.
« La Centrafrique est assise sur une montagne de richesses inexploitées », dont l’or, le diamant, les métaux rares, et « Sango Coin sera l’accès direct à nos ressources pour le monde entier » pour attirer les investisseurs et « faire démarrer les moteurs de l’économie », a dit le chef de l’Etat centrafricain.