Le changement climatique pourrait déplacer 1,9 million de Marocains

Le changement climatique pourrait déplacer 1,9 million de Marocains

Si rien n'est fait pour lutter contre le changement climatique, 1,5 à 1,9 millions de Marocains seront contraints de migrer. Cela représente 5,4% de la population totale du Maroc, selon le rapport Groundswell de la Banque mondiale.

Le rapport identifie avec précision les zones géographiques sous pression et formule des recommandations pour des développements verts, résilients et inclusifs.

L'étude décrit trois scénarios différents de migration climatique. Le scénario le plus pessimiste est le scénario de référence si aucune mesure corrective n'est prise et pourrait entraîner le déplacement de 1,9 million de Marocains.

Le scénario de développement inclusif est celui où les efforts sont déployés dans les zones menacées. Il est prévu que 1,5 million de Marocains devront déménager. Dans le scénario le plus « climatologique », l'objectif est de réduire les émissions de CO2. En conséquence, le nombre de personnes déplacées tombe à 0,5 million.

L'étude a également pris en compte les effets progressifs du changement climatique sur les moyens de subsistance, les changements dans la disponibilité de l'eau et la productivité agricole, ainsi que l'élévation du niveau de la mer associée à la hausse des températures.

Surtout les résidents autour de Marrakech, Casablanca, Safi et du sud d'Agadir à Tiznit...

seront contraints de vivre ailleurs. Cela ralentira considérablement la croissance de la population dans ces régions.

La plupart des migrants climatiques partiront pour Agadir, autour de la capitale Rabat et dans le nord de Tanger. Des régions comme Fès, Meknès et les côtes de l'Oriental sont les moins touchées. Le flux de migrants vers ces zones est principalement justifié par une productivité agricole plus élevée, malgré la stagnation ou la légère diminution des ressources en eau.

Selon le rapport, quelque 216 millions de personnes dans le monde seront contraintes de migrer. Les projections pourraient être évitées, selon la Banque mondiale, « si les pays commencent maintenant à réduire les gaz à effet de serre ». Les migrations climatiques pourraient ainsi être réduites de 80 %, soit 44 millions de personnes d'ici 2050.

Depuis plusieurs années, le Maroc mène une politique préventive visant à contrer les effets du changement climatique, notamment en luttant contre les pénuries d'eau par la construction de barrages, le dessalement de l'eau de mer et le traitement des eaux usées.

Le rapport recommande que les gouvernements commencent dès aujourd'hui à planifier pour se préparer à l'accueil des migrants climatiques et à fournir des services de base.

Mouhamet Ndiongue