Hausse de l'huile de table: Suite et pas fin
Le prix des huiles de cuisson au Maroc a de nouveau augmenté après avoir considérablement augmenté au début de cette année.
C'est la troisième augmentation de prix cette année, plus de 80 DH sont désormais payés pour cinq litres d'huile de tournesol.
En ce début d'année, les hausses de prix ont conduit au boycott de marques comme Lesieur Cristal qui a été l’objet de critique par les consommateurs. En raison de la baisse du pouvoir d'achat due à la crise du coronavirus, l'augmentation du prix des huiles essentielles est inabordable pour beaucoup de Marocains.
Pour la première hausse l'Association professionnelle des fabricants d'huile du Maroc avait alerté dans un communiqué le 24 février dans lequel elle expliquait que la raison de cette hausse du mois de février était due aux prix sur le marché national.
Cette augmentation, a été appliquée de façon progressive et modérée, ne répercutant que partiellement la hausse réelle de la matière première.
« Face à la volatilité des cours, les producteurs nationaux d’huiles de table rappellent leur engagement constant au service des Marocains. Ils continueront à mobiliser tous leurs efforts d’optimisation opérationnelle pour limiter au plus juste l’impact sur le consommateur final de la hausse des cours internationaux ».
Lesieur Cristal, la filiale marocaine
de la multinationale française Sofiprotéol, a répondu aux boycotts, affirmant que la hausse des prix serait le résultat d'un renchérissement des matières premières sur le marché international. « Depuis mai 2020, le prix des graines de tournesol a augmenté de 90% », a indiqué la société dans un communiqué.
Suite à cet appel en février, la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri) avait réagi dans un communiqué où elle alerte sur la hausse continuelle des prix des matières premières. Ainsi, la Fenagri affirme que «dans le contexte de la crise pandémique qui a bouleversé l’économie mondiale, le choc des prix s’est ressenti sur l’ensemble des actifs des matières premières sur le marché international depuis le deuxième semestre 2020».
Les campagnes de boycott au Maroc se sont avérées particulièrement fructueuses dans le passé. Par exemple, le boycott à l'échelle nationale de produits et de sociétés telles que Sidi Ali, Afriquia et Danone a entraîné une baisse significative des chiffres de vente chez les fabricants et les distributeurs.
L'appel au boycott a également reçu une attention politique de la part du gouvernement qui craint le retour de la campagne de 2018. Ainsi le Conseil de la concurrence a été saisi suite aux récentes enquêtes de prix.
Mouhamet Ndiongue