Mardis du PCNS : « Réflexions sur le nouveau modèle de développement »

Mardis du PCNS : « Réflexions sur le nouveau modèle de développement »

Le programme hebdomadaire du Policy Center for the New South, ‘‘Les Mardis du PCNS’’ a produit une édition spéciale ce 8 juin 2021 intitulée « Réflexions sur le nouveau modèle de développement ». Ont participé au débat, Driss Ksikes, membre de la Commission spéciale du modèle de développement, et Abdallah Saaf, ancien ministre de l’Éducation et Senior Fellow au Policy Center for the New South. La session a été modérée par Nouzha Chekrouni, Senior Fellow au PCNS, et également ancienne ministre et diplomate.

Nouzha Chekrouni a ouvert la session par un rappel général des principaux axes de travail de la commission du nouveau modèle de développement. Abdallah Saaf, quant à lui, a rappelé les différentes vagues de réformes menées par le Maroc tout au long de son processus de développement dans les différents domaines, soulignant que l’étape actuelle que traverse le pays -surtout ces trois dernières années- lui impose de remettre en question son modèle de développement. Dans ce sens, le chercheur a indiqué que la nécessité de repenser le modèle de développement s’est imposée après plusieurs tentatives. Se référant à ce principe de remise en question, le chercheur a évoqué deux points essentiels à prendre en compte : le premier consiste à ne pas se limiter à une seule conception des choses, mais plutôt à envisager une pluralité de conceptions si l’on veut surmonter la récession qui caractérise actuellement le processus de développement de notre pays. Le deuxième implique que la conception d’un nouveau modèle de développement n’annule pas et ne compromet pas les politiques publiques proposées par les partis politiques dans le cadre du pluralisme des conceptions en lice.

De son côté, Driss Ksikes a souligné que la composition de la commission chargée du nouveau modèle de développement reflète justement ce pluralisme, rappelant que le travail de la commission est parti de zéro en s’ouvrant aux différentes...

visions sociétales tout en cherchant à promouvoir l’intelligence collective dans la sphère publique. Il a ensuite souligné que la démarche qui a été suivie dans la conception du modèle de développement a accordé la plus haute importance à l’atout démographique dont jouit le Maroc. L’objectif étant de libérer les énergies humaines tout en préconisant une approche basée sur la responsabilité et l’obligation de rendre compte, dans le but de rétablir la confiance entre les institutions et le citoyen marocain. A cela il faut ajouter l’implication de l’ensemble des couches de la société dans l’élaboration et la mise en œuvre du nouveau plan de développement, tout en soulignant la nécessité de garantir les libertés et de renforcer l’esprit d’initiative individuelle.     

Abdallah Saaf est ensuite revenu sur son point de départ pour rappeler qu’il ne faut pas opérer de rupture avec les réformes qui ont déjà été réalisées à plusieurs niveaux et espérer réaliser une réforme globale dans un court laps de temps. Il serait plus judicieux selon lui, de projeter des transformations réalistes qui vont de pair avec le rythme de l’évolution de la société marocaine en intégrant ses spécificités sociales, économiques et politiques.

En conclusion, Driss Ksikes a fait part de son approche dans le cadre de la Commission, sur l’importance de la culture et de l’innovation dans la conception du nouveau modèle de développement. Il a ainsi résumé la dimension culturelle en trois éléments, à savoir 1/ le patrimoine local et collectif, 2/ l’imaginaire individuel, 3/ la coexistence au sein de la société qui requiert une pluralité des conceptions et le rejet de l’idée d’une vérité unique. Le membre de la Commission a indiqué que le problème essentiel qui entrave la dimension culturelle est l’absence d’intermédiaires capables d’encadrer une production culturelle de qualité et de stimuler « l’amour » du savoir et de l’art.