Marhaba 2021 : Madrid mécontent de l'exclusion des ports espagnols
Les ports espagnols n'ont pas été inclus dans le plan de réouverture progressive des frontières marocaines.
Pour l'heure, les autorités marocaines n'ont retenu que trois ports, à savoir ceux de Sète et Marseille (France) et celui de Gênes (Italie).
L'Espagne, quant à elle, est le principal pays de transit des Marocains résidents à l’étranger. Les pertes économiques du côté espagnol pourraient donc s'élever à plus de 1,15 milliard d'euros en raison de la récente décision du Maroc de ne pas inclure l'Espagne dans la campagne annuelle des vacances d'été de Marhaba 2021.
En nombre, la traversée représente le plus grand mouvement de personnes et de véhicules entre deux continents au monde. En 2019, 3 340 045 passagers et 760 215 véhicules sont entrés par ce biais dans au Maroc
L'exclusion des ports espagnols intervient dans un contexte de tensions diplomatiques accrues entre Madrid et Rabat après que le leader séparatiste et recherché des droits humains Brahim Ghali a été admis dans un hôpital espagnol fin avril.
Selon le quotidien espagnol La Razon, l'absence de voyageurs marocains peut entraîner des pertes importantes car
ils ne dépensent pas en billets de bateau, hébergement, carburant et autres dépenses.
Cependant, les professionnels du secteur en Espagne assurent que les pertes seront plus importantes. Le directeur commercial de la société de transport maritime FRS indique que la campagne Marhaba rapporte à elle seule plus de 500 millions d'euros de billets de bateau.
Manuel Piedra, président d'Aesba, l'association des entrepreneurs des compagnies maritimes du port d'Algésiras, estime que chaque escale d'un navire dans le port génère des milliers d'euros de chiffre d'affaires dans de nombreux secteurs, allant des revenus pour les compagnies maritimes à l'alimentation, entreprises de collecte de combustibles et de déchets.
Le maire de la ville portuaire d'Algésiras, point de départ de nombreuses diasporas marocaines (MRE), dit attendre avec regret la décision marocaine. "C'est une mauvaise nouvelle pour l'Espagne dans son ensemble et pour Algésiras en particulier", a déclaré le maire, qui garde espoir d'un revirement après la célébration de la fête du sacrifice de l'Aïd al-Adha.
Néanmoins, le ministère espagnol des Affaires étrangères a souligné que le Maroc révisera le plan toutes les deux semaines.