Le crowdfunding, acteur phare dans l’écosystème de l’innovation

Le crowdfunding, acteur phare dans l’écosystème de l’innovation

Le crowdfunding est un outil de financement qui occupe une place de choix dans l’écosystème de l’innovation et de la création, ont indiqué les participants à un webinaire organisé jeudi par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la Fédération des secteurs bancaire et financier (FSBF).

Lors de cette rencontre placée sous le thème “Le Crowdfunding : un levier de développement de l’entrepreneuriat au Maroc ?”, les intervenants ont souligné l’importance de ce mode de financement de projets par le public comme un acteur incontournable dans l’écosystème de l’innovation et un partenaire infaillible des start-up, notamment en ces temps de pandémie.

S’exprimant à l’ouverture de ce webinaire, le président de la FSBF, Lotfi Sekkat, a mis l’accent sur le crowdfunding orienté innovation et création, rappelant que le contexte actuel de la pandémie du coronavirus, qui est assez challengeant, offre tout de même des opportunités inéluctables pour les porteurs de projets innovants.

“Tout mode de financement qui intervient dans cette situation de relance économique, particulièrement le crowdfunding, est le bienvenu”, a-t-il dit, insistant sur la nécessité de le faire connaitre et le promouvoir davantage pour que de nombreuses personnes s’y mettent.

Expliquant la différence entre la microfinance et le crowdfunding, M. Sekkat a relevé qu’il s’agit de deux mécanismes de financement qui peuvent parfois s’adresser au même public mais qui sont tout de même différents. “D’un point de vue technique, la première grande différence c’est que le crowdfunding fait appel directement à l’épargne du public, alors qu’en cas de microfinance, cette ouverture n’existe pas”, notant que les sociétés de microfinance ne collectent pas l’épargne auprès du public mais via d’autres organismes.

Mehdi Alaoui, Founder & CEO de la StartupFactory, a, quant à lui, dit que le crowdfunding se veut un outil de financement complémentaire “qui va changer la donne”, notamment dans les secteurs de l’innovation et des nouvelles...

technologies.

“Au niveau des financements qui existent, on est toujours dans une relation +one to one+. Là pour la première fois, on est dans un nouveau type de financement où plusieurs acteurs qui ne se connaissent pas peuvent se syndiquer pour investir sur un projet”, a-t-il fait observer.

Ainsi, tout le monde peut devenir investisseur grâce à ce mode de financement incontournable, a-t-il enchaîné, notant qu’il s’agit d’une aubaine pour les porteurs de projets créatifs et innovants.

Le directeur général de Crédit Agricole du Maroc, Abdelmounaim Dinia a, pour sa part, noté que le crowdfunding est un instrument financier qui viendra s’ajouter à la panoplie des produits de financements qui sont offerts par les banques en vue de répondre au maximum aux besoins de financement de la clientèle.

Les banques constituent les acteurs principaux de ce mode de financement, a-t-il dit, soulignant qu’elles doivent faire partie prenantes de ce projet globalement. “Il y a même matière à investir dans une démarche de meneurs et de leaders sur ce chantier à même de déclencher une dynamique nationale”, a-t-il poursuivi.

Au niveau continental, le coprésident du Financement Participatif Afrique et Méditerranée (FPAM) et fondateur de CoFundy et d’Afrikwity, Thameur Hemdan, a soulevé que le développement du crowdfunding en Afrique est prometteur mais ça reste, en revanche, “en retard par rapport aux autres continents”.

Les montants levés en crowdfunding en Afrique sont aux alentours de 500 millions de dollars, tandis qu’ils sont vers les 40 milliards de dollars au niveau mondial, a-t-il fait savoir.

“Le crowdfunding en Afrique est encore embryonnaire”, a expliqué M. Hemdan, ajoutant que les plateformes qui se sont développées dans plusieurs pays africains étaient des plateformes marginales.

Au niveau africain, 70% des montants qui ont été mobilisés pour les financement des projets dans le continent viennent de financement de l’étranger, a-t-il fait remarquer à cet effet.