Stress hydrique au Maroc: Une stratégie dans un flot d'incertitudes
Dans le cadre de la lutte contre le stress hydrique au Maroc, plus de 2 milliards m3 d’eau sont économisés et valorisés chaque année, selon le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts, Aziz Akhannouch,.
Le Plan Maroc Vert (PMV) a placé la valorisation et l’économie d’eau au premier rang de ses programmes structurants. Dès lors, le Royaume économise et valorise plus de 2 milliards m3 d’eau par an, a indiqué le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, rappelant, par la même occasion, que les périmètres d’irrigation ont bénéficié l’an dernier de moins de 40% des parts réservées à l’irrigation pendant une année normale.
De même, les zones irriguées représentent 16% de la superficie cultivable et contribuent de l’équivalent de la moitié de la valeur ajoutée agricole pour une année moyenne, rapporte Aujourd’hui Le Maroc. En effet, ces zones représentent 75% des exportations agricoles en volume, exportations, qui devraient d’ailleurs, augmenter cette année, malgré le contexte difficile de la pandémie de Covid-19.
Par ailleurs, ces zones contribuent, également, à l’amélioration des revenus des habitants. En effet, elles génèrent 40% des opportunités d’emplois en milieu rural, selon la même source.
Une note de l'institut marocain d'analyse des politiques (MIPA) dénonce les politiques passées et présentes de gestion de l'eau au Maroc. Intitulée «Les politiques de l'eau pour l'irrigation au Maroc ont amplifié la rareté de l'eau, il est temps de penser autrement», elle les considère non seulement inadaptées au changement...
climatique, prises au coup par coup en cas d'urgence pour répondre aux conflits sociaux, mais aussi très inégales. La stratégie d'irrigation négligerait, par exemple, les agriculteurs familiaux au profit des producteurs de fruits et légumes destinés à l'exportation.
"Depuis l'indépendance du Maroc, l'affichage politique des politiques publiques d'eau et d'irrigation a donné l'image d'un pays qui œuvre pour l'eau et la sécurité alimentaire. Cependant, on ne peut ignorer la succession des plans d'urgence qui continuent d'être lancés pour atténuer les conséquences catastrophiques de sécheresses ", explique Amal Ennabih, auteur de ce document. Il s'agit de la première collaboration avec le MIPA de ce doctorant en sciences politiques à l'Institut d'études politiques de Lyon.
Toutefois le gouvernement s'est donné pour priorité de renforcer et de sécuriser l'approvisionnement en eau potable ainsi que d'améliorer ses réseaux d'eau, notamment dans les villes rurales. En 2020, le conseil régional de Casablanca-Settat a annoncé son projet de construction de 21 barrages dans la région.
Dans le cadre de la stratégie nationale de l'eau, Amara a déclaré que sur les 60 barrages prévus, seuls 26 ont été construits à ce jour ou sont actuellement en construction.
Discutant des progrès du Maroc dans la gestion des ressources, Amara a souligné que le pays avait mis en place une infrastructure notable pour la gestion de l'eau. À ce jour, le Maroc a construit 149 grands barrages d'une capacité totale de plus de 19 milliards de mètres cubes, en plus de 133 petits barrages.
Mouhamet Ndiongue