Etats-Unis: A peine élu Biden promet de faire face à l'urgence climatique
D’ores et déjà, le nouveau président américain a promis de faire adopter l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Pour atteindre cet objectif, Joe Biden s’est engagé à investir 2 000 milliards de dollars sur quatre ans, ce qui représente 10% du PIB américain.
Le 1er juin 2017, le tout nouveau président américain met sa promesse de campagne à exécution : il crée une onde de choc en annonçant le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement sous +2°C, idéalement 1,5°C, par rapport à l’ère pré-industrielle.
Depuis, le Président a révoqué ou assoupli toute une série de normes environnementales sur les ampoules électriques ou les émissions des voitures, et les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’administration Obama sont de l’histoire ancienne. À l’époque, « j’ai dit qu’il était une menace pour la planète (…). J’ai sous-estimé à quel point ! », lance le climatologue Michael Mann, de la Pensylvania State University, qui espère - comme tous les défenseurs du climat - que son adversaire démocrate Joe Biden l’emportera.
Le retrait annoncé de l’Accord de Paris - qui, coïncidence, sera effectif le 4 novembre, lendemain de l’élection présidentielle - a fait passer les États-Unis « d’une position de leader, à l’arrière du peloton », poursuit-il.
Malgré tout, les mesures prises par divers États américains, de grandes métropoles et de nombreuses entreprises ont en partie pallié l’absence de politique climat au niveau fédéral.
En prenant en compte la baisse des émissions liée à la crise de la covid-19, les États-Unis pourraient néanmoins atteindre leurs anciens engagements en vertu de l’Accord
de Paris (26 à 28 % de baisse des émissions d’ici 2025 par rapport à 2005), selon le groupe Climate Action Tracker.
Mais « s’il n’y a pas de nouvelle impulsion, on ne pourra pas aller bien loin », s’inquiète Laurence Tubiana, architecte de l’Accord de Paris.
Au-delà de ses propres émissions, la première économie de la planète est aussi un acteur primordial de la diplomatie climat, et même si aucun autre pays n’a suivi les États-Unis vers le retrait de l’accord de Paris, leur effacement a laissé des traces.
Signes d’espoir toutefois pour les défenseurs du climat, l’annonce fracassante en septembre du Premier ministre chinois Xi Jinping, qui s’est engagé à la neutralité carbone du premier émetteur mondial d’ici à 2060, et la proposition de la Commission européenne de relever l’objectif 2030 de réduction d’émissions de l’UE de 40 à 55 % (par rapport à 1990).
« Les pas faits par la Chine et l’UE montrent que le reste du monde ne va pas laisser le délire de Donald Trump détruire le climat et nuire aux populations », estime ainsi Mohammed Adow, du think tank Power Shift Africa.
Malgré tout, lors de cette élection, « les enjeux pour la planète n’ont jamais été aussi élevés », insiste le défenseur du climat, qui espère une présidence Biden qui relancerait les engagements d’Obama, mais « dopés aux stéroïdes ».
Le candidat démocrate Joe Biden s’est engagé à revenir dans l’Accord de Paris et à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, mettant sur la table un plan de 2 000 milliards de dollars sur quatre ans, en faveur notamment des énergies propres et d’infrastructures bas-carbone.