Royal Air Maroc : les syndicats déterrent la hache de guerre
Royal Air Maroc a annoncé une importante opération de réduction des effectifs, qui comprendra des licenciements importants ainsi qu'une réduction de flotte à grande échelle. Cela vient du fait que le transporteur, comme de nombreuses autres compagnies aériennes dans le monde, a été confronté à un impact financier négatif significatif de la pandémie de COVID-19.
Le transporteur a annoncé le plan après une réunion du 2 juillet entre l'équipe de direction de Royal Air Maroc, les employés et les représentants de la Fédération nationale du transport aérien (FNTA). Alors que le plan devrait aider la compagnie aérienne à long terme, il impliquera des licenciements de 858 employés du transporteur, soit environ 30% de ses effectifs totaux. Cela comprend 180 pilotes, un tiers de l'effectif total des pilotes du transporteur, 30% du personnel de cabine de la compagnie aérienne et environ 13% du personnel au sol de RAM.
Royal Air Maroc dispose actuellement d'une flotte de 59 appareils, dont six Boeing 737-700, 31 Boeing 737-800, deux Boeing 737 MAX 8 et deux autres en commande, un Boeing 767-300ER, cinq Boeing 787-8, quatre Boeing 787-9, un Boeing 767-300 Freighter, quatre Embraer E190 et six ATR 72-600. Le transporteur a déclaré qu'il retirerait 20 avions de sa flotte, dont les quatre E190, 12 737 et quatre 787.
En 63 ans d'histoire, Royal Air Maroc affirme n'avoir jamais connu de pire crise que COVID-19. En raison de la fermeture des frontières nationales, des restrictions de voyage et d'une réduction massive de la demande, le porte-drapeau marocain a perdu plus de 100 millions de dollars par mois depuis le début de la pandémie. Le transporteur a suspendu ses vols vers la plupart des destinations et, comme de nombreuses autres compagnies aériennes et entreprises, se concentre actuellement sur la réduction afin de rester en activité.
Les syndicats vent debout
Grogne à Royal Air Maroc après la présentation du plan social de la direction. À l’unanimité, l’Union marocaine du Travail et plusieurs pilotes rejettent le...
plan social présenté par la direction.
Le plan de relance proposé par la direction générale de RAM n’est pas validé par le personnel navigant et des membres de la compagnie. En tout, il s’agit de 858 employés dont 180 pilotes, la réduction de la flotte de 20 avions dont 4 Boeing 787 et l’arrêt momentané de certaines dessertes. Selon Medias24, le plan social n’est pas du goût d’une partie des 600 pilotes et de l’UMT où sont syndiqués 2 200 employés sur les 5 000 du groupe.
D’après le même site, l’UTM et quelques pilotes en ligne excluent tout licenciement sec et réclament des départs volontaires pour tous et non pas seulement pour les plus de 57 ans. Ils se plaignent d’avoir été mis devant le fait accompli sans aucune précision. A cela s’ajoutent le départ programmé d’une grande partie du personnel navigant technique (effectif actuel : 600 pilotes) et commercial (effectif actuel : 1 200 stewards, hôtesses …) ainsi que des 500 employés au sol de sa filiale Atlas Multi Services qui travaillent au siège ou dans les agences pour des tâches financières, commerciales, administratives…
Si pour l’heure, les tentatives pour joindre le PDG sont restées vaines, une source proche du dossier soutient que ce plan de réduction des coûts est la condition obligatoire pour bénéficier d’un soutien financier de l’État.
Quant à Allal Baba Lahcen, représentant syndical des 2 200 employés syndiqués UMT du groupe RAM, il n’est pas prêt à laisser partir ses collègues « à l’abattoir » sans réagir. Remonté contre la méthode utilisée par RAM pour se relever, il assure qu’il ne laissera partir ses collègues « à l’abattoir » sans réagir. « En tant que syndicat, notre position est celle de tous les Marocains à savoir défendre les droits des 858 mères et pères de famille qui refusent de se retrouver dans la précarité. En effet, nous ne pouvons pas nous taire, car cette décision risque de faire jurisprudence pour d’autres entreprises étatiques. », a-t-il ajouté.
Mouhamet Ndiongue