FAO: L’indice mondial des prix des aliments en hausse grâce au sucre et à l’huile

FAO: L’indice mondial des prix des aliments en hausse grâce au sucre et à l’huile

L’indice FAO des prix des produits alimentaires est une mesure de la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base. Il s’agit de la moyenne des indices des cinq groupes de produits de base, pondérée selon la part respective moyenne des exportations de chacun des groupes pour la période 2014-2016. Un article publié dans le numéro de juin 2020 des Perspectives de l’alimentation présente les modifications apportées à l’indice, à savoir la révision de la période de référence et l’élargissement du panier de produits, qui seront appliquées à partir de juillet 2020. Cet article de novembre 2013 contient des informations techniques sur les formules précédemment employées pour composer l’indice.

L’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 93,2 points en juin 2020, soit 2,2 points (2,4 pour cent) de plus qu’en mai, ce qui constitue la première hausse en glissement mensuel depuis le début de l’année. Dans des marchés incertains en raison de la covid-19, les cours des huiles végétales, du sucre et des produits laitiers ont rebondi pour atteindre des niveaux plus élevés que ceux des derniers mois, après les fortes baisses enregistrées en mai, tandis que, sur les marchés des céréales et de la viande, la plupart des cours sont restés à la baisse.

L’indice FAO des prix des céréales affichait une valeur moyenne de 96,9 points en juin, marquant un léger recul de 0,6 pour cent par rapport à mai et une baisse de près de 1,9 point (1,9 pour cent) en intervalle annuel glissant. La pression à la baisse sur les cours du blé s’est intensifiée en juin, en partie à cause des nouvelles récoltes dans l’hémisphère nord, mais aussi en raison de l’amélioration des perspectives de production dans un certain nombre de grands pays exportateurs, notamment dans la région de la mer Noire. Le ralentissement des activités commerciales et des fluctuations des taux de change chez certains exportateurs ont entraîné la première baisse, bien que légère, des cours internationaux du riz depuis le début de l’année. Les prix à l’exportation de l’orge et du sorgho ont également chuté en juin, en raison des perspectives de production généralement bonnes alors que la demande mondiale à l’importation est faible. En revanche, après plusieurs mois de baisse, les cours du maïs se sont redressés en juin, du fait d’une certaine reprise de la demande et de mauvaises conditions de croissance aux États-Unis.

L’indice FAO des prix des huiles végétales s’est établi en moyenne à 86,6 points en juin, gagnant 8,8 points (11,3 pour cent) après quatre mois de baisse. Ce rebond s’explique essentiellement par la hausse des cours de l’huile de palme, et aussi des huiles de soja, de tournesol et de colza. Les cours internationaux de l’huile de palme ont fortement grimpé en juin, en raison à la fois de la reprise de la demande mondiale à l’importation, suite à...

l’assouplissement des mesures de confinement liées à la covid-19 dans de nombreux pays, et des préoccupations concernant d’éventuels problèmes de production qui découleraient d’une pénurie prolongée de main-d’œuvre immigrée. Alors que la reprise de la demande mondiale a également soutenu d’autres huiles végétales, les cours des huiles de soja et de tournesol ont réagi à la faiblesse des disponibilités à l’exportation des principaux pays exportateurs. Les cours de l’huile de colza ont également été soutenus par la reprise de la demande du secteur européen de l’agrodiesel.

L’indice FAO des prix des produits laitiers affichait une valeur moyenne de 98,2 points en juin, soit une hausse de 3,8 points (4,0 pour cent) par rapport à mai. Le mois de juin a marqué la première hausse de l’indice après quatre mois de baisse, même si l’indice est resté à un niveau 4,6 % inférieur à son niveau de juin 2019. Tous les produits laitiers présents dans l’indice ont vu leurs cours monter, mais pas jusqu’aux niveaux d’avant la pandémie. La hausse récente des cours a été soutenue par le redressement de la demande à l’importation sur le marché au comptant, émanant notamment du Moyen-Orient et de l’Asie de l’Est, ainsi que par la baisse saisonnière des disponibilités en Europe et la faiblesse des stocks non engagés en Océanie.

L’indice FAO des prix de la viande s’est établi à 95,2 points en moyenne en juin, marquant un léger recul de 0,6 pour cent par rapport à mai et une baisse de 6,1 points (6,0 pour cent) par rapport à juin 2019. Les cours internationaux de la volaille et de la viande de bovins ont chuté, essentiellement à cause de l’augmentation des disponibilités à l’exportation des grandes régions productrices, malgré les grandes commandes d’importation en provenance de la Chine et du Moyen-Orient. En revanche, les cours de la viande de porc se sont légèrement redressés, essentiellement en raison d’une timide reprise en Europe en anticipation de l’assouplissement des restrictions présentes sur les marchés du fait de la covid-19. Les cours de la viande ovine ont connu des hausses plus fortes, la demande pour la constitution de troupeaux ayant entraîné un resserrement de l’offre en provenance d’Océanie alors que la demande à l’importation reste élevé.

L’indice FAO des prix du sucre affichait une valeur moyenne de 75,0 points en juin, soit une hausse de 7,2 points (10,6 pour cent) par rapport à mai. La flambée des cours du pétrole brut a fortement soutenu les marchés du sucre; elle a incité les usines sucrières brésiliennes à consacrer davantage de canne à sucre à la production d’éthanol, au détriment de la production de sucre, ce qui a réduit les quantités de sucre disponibles pour l’exportation. L’engorgement des ports brésiliens, dont il a été fait état récemment et qui s’explique par les mesures prises pour contenir la propagation du coronavirus, a aussi contribué à faire monter cet indice.

MN