Tourisme : Maroc subit des pertes évaluées à 5% du PIB (CNUCED)
Le tourisme international a subi des pertes estimées à 1200 milliards $, soit 1,5% du PIB mondial en seulement 4 mois, selon le dernier rapport de la CNUCED. Une situation qui impacte également d’autres secteurs économiques. Parmi les pays les touchés figurent 6 nations africaines.
Le secteur du tourisme mondial a enregistré des pertes estimées à 1200 milliards $, soit 1,5% du produit intérieur brut (PIB) mondial après avoir été immobilisé pendant près de quatre mois en raison de la pandémie de coronavirus, selon le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publié le 1er juillet 2020.
Les pertes enregistrées dans le secteur pourraient même atteindre 2200 milliards $ soit 2,8% du PIB mondial si la suspension du tourisme international dure huit mois, a averti l’institution. Dans le scénario le plus pessimiste, c’est-à-dire avec une interruption de 12 mois du tourisme international, la CNUCED estime les pertes à 3300 milliards $ soit 4,2% du PIB mondial.
Cette situation impactera aussi bien de nombreux pays riches que les pays en développement. Ainsi, la CNUCED a identifié un groupe de 15 pays qui subiront les plus importantes pertes en termes de PIB, avec à leur tête la Jamaïque, la Thaïlande et la Croatie qui perdront respectivement 11%, 9% et 8% de leur PIB.
Parmi les pays les plus touchés figurent six (6) nations africaines. Il s’agit notamment du Kenya et du Maroc qui subissent des pertes évaluées par la CNUCED à 5% de leur PIB chacun, de Maurice, du Sénégal, de l’Egypte et de l’Afrique du Sud avec chacun un recul de 3% du PIB.
Le Maroc est le
7e pays le plus touché par la crise du tourisme liée à la crise économique due à la pandémie du nouveau coronavirus. Citant les résultats du rapport « Covid-19 and tourism: assessing the economic consequences » le journal souligne que dans le scénario modéré, le royaume devrait subir une perte de 5% de son PIB à cause de la baisse de l’activité de ce secteur.
Un effet d’entrainement sur d'autres secteurs économiques
Les pertes touristiques induites par le coronavirus ont un effet d'entraînement sur d'autres secteurs économiques qui fournissent les biens et services que les voyageurs recherchent pendant leurs séjours, comme la nourriture, les boissons et les divertissements. La CNUCED estime donc que pour chaque million $ de recettes touristiques internationales perdues, le revenu national d’un pays pourrait baisser de 2 à 3 millions $.
La chute massive des arrivées de touristes a également laissé un nombre croissant de travailleurs qualifiés et non qualifiés au chômage ou avec moins de revenus.
Les effets pourraient être particulièrement négatifs pour les femmes qui devraient être touchées de manière disproportionnée par les licenciements dans le secteur du tourisme, selon le rapport. Elles sont en effet davantage susceptibles d’être des entrepreneures que les hommes dans le tourisme et représentent environ 54% des travailleurs des secteurs de l'hébergement et de la restauration.
Pour la CNUCED, les mesures de confinement en vigueur dans certains pays, les restrictions aux voyages, la réduction du revenu disponible des consommateurs et le faible niveau de confiance pourraient ralentir considérablement la reprise du secteur. « Même si le tourisme redémarre lentement dans certains pays, il reste au point mort dans beaucoup d’autres », relève l’institution des Nations unies.