(Billet 289) – « Confiné » ou « con fini », il faut choisir… et vite !

Il faut vraiment être au bord d’une pathologie de nature psy pour ne pas comprendre ce qui se déroule sous nos yeux et ne pas apprendre de ce qui se produit sous d’autres cieux… L’enjeu planétaire aujourd’hui est de réduire la propagation du virus, étaler dans le temps les nouveaux cas de contamination pour ne pas saturer les hôpitaux et pouvoir ainsi assurer la prise en charge des malades du coronavirus, et les autres. Il faut juste un peu de bons sens pour en prendre conscience !

Le monde a vu comment les Chinois ont réussi à prendre le dessus sur la pandémie. Ils ont tout simplement confiné chez eux près de 60 millions de personnes. En revanche, nous assistons aujourd’hui à ce qui ressemble à une véritable débâcle italienne avec plus de 3.000 décès et près de 37.000 cas confirmés, soit la moitié des cas chinois pour une population 25 fois inférieure. En France, la situation n’est pas meilleure, avec une accélération du nombre de personnes contaminées et une inquiétante et macabre recrudescence des décès… en dépit du coup de sang ô combien justifié du président Macron. Idem pour l’Espagne…

Dans ces trois pays européens que sont l’Italie, l’Espagne et la France, on a privilégié la dolce vita, la movida et le basta ! Et ils en sont aujourd’hui dans une situation peu enviable. Ces trois pays hautement démocratiques et grandement développés sont pratiquement en état de couvre-feu. Oui, un couvre-feu en France, en Espagne et en Italie… oui, un début de couvre-feu aux Etats-Unis et un couvre-feu déclaré en Tunisie.

Est-ce ce que nous voulons pour notre pays ? Ne pouvons-nous donc pas agir sainement et réagir positivement aux consignes des autorités publiques ? N’est-il pas infiniment plus salutaire de se calfeutrer chez soi et de se protéger, de protéger les siens et de ne pas laisser se propager ce fichu virus ? Les Marocains forment un peuple soudé, mais il abrite tant de soudards qui savent-tout-et-comprennent-tout-mieux-que-tous et qui se reconnaîtront. Il est impératif pour ceux-là de se rendre à la raison, pour éviter que la police ne leur...

fasse rendre gorge…

Il faut le savoir, le Maroc, par stratégie ou par manque de moyens, ou les deux, a opté pour une politique de non dépistage de masse. Cela signifie en clair que les 58 cas enregistrés ce matin du 19 mars sont bien en deçà du chiffre réel de la propagation. Cela n’implique pas nécessairement que les gens contaminés et qui l’ignorent risquent la mort, mais qu’ils seront des facteurs de propagation, des vecteurs de la pandémie et des acteurs actifs de la saturation du système sanitaire du pays, brinquebalant comme chacun le sait ô combien !

Le 18 mars, alors que le Maroc découvre ses premiers foyers locaux de contamination et qu’il s’apprête à passer en stade 2, un communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé enjoint aux gens de rester chez eux, et précise ceci : « Les déplacements dans les lieux et places publics seront conditionnés par la nécessité absolue d’aller faire des courses ou de se soigner ou de rejoindre le travail. Les autorités locales et les forces publiques, Sûreté nationale et Gendarmerie royale, seront chargées d’orienter les citoyens pour respecter la mise en œuvre de ces mesures prises »… Le ton est poli, il ne le sera plus dans quelques jours, ou heures… prélude à un couvre-feu où les forces de l’ordre « n’orienteront plus vers… », mais « contraindront à… » !

Est-ce cela que nous souhaitons ? Des années, des décennies durant, nous avons critiqué la royale indifférence que nous témoignait notre Etat. Ce n’est plus le cas, l’Etat fait royalement le job. Aidons-le ! Ecoutons ces différents influenceurs, youtubeurs, tantôt beurs souvent hâbleurs que sont les Fehd Benchemsi, Mustapha Swinga, Gad el Maleh, Hamdi Tfouna et bien d’autres encore…

Alors restons chez vous, et confinons-nous-y. Soyons comme des millions de personnes, des confinés, et évitons, refusons d’être comme d’autres millions, des « con finis » consternants et peu concernés, qui contamineront considérablement confrères, condisciples ou concitoyens ! …

Aziz Boucetta