Syrie : L'ONU associent les forces américaines à des crimes de guerre

Le gouvernement syrien et ses avions de combat russes mènent également une campagne meurtrière qui semble viser les établissements médicaux, les écoles, les marchés et les terres agricoles et qui pourrait également constituer un crime de guerre, a indiqué le rapport de la Commission d'enquête sur la Syrie.

Les enquêteurs ont également accusé Hayat Tahrir al-Sham, une alliance jihadiste anciennement connue sous le nom de Front Nusra, qui est le groupe armé dominant à Idlib, d'avoir tiré des roquettes et tué des civils.

La guerre, vieille de huit ans, a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes et contraint 13 millions de personnes à fuir leur domicile, dont la moitié ont quitté leur pays déchiré.

Soutenus par la puissance aérienne de la coalition dirigée par les États-Unis dans le but de renverser l'État islamique, les Forces démocratiques syriennes, parmi lesquelles des combattants kurdes, ont repris le dernier fief majeur du groupe, Hajin, dans l'est de la Syrie, fin décembre.

L'opération de la coalition Al-Jazeera Storm a fait un grand nombre de victimes civiles, notamment lors d'une série de frappes le 3 janvier à Sha'fah, au sud de Hajin, qui ont tué 16 civils, dont 12 enfants, a rapporté le rapport de l'ONU.

« La Commission estime qu'il existe des motifs raisonnables de croire que les forces de la coalition internationale n'ont peut-être pas dirigé leurs attaques sur un objectif militaire spécifique ou ne l'ont pas fait avec les précautions nécessaires », a-t-il déclaré.

« Le lancement d'attaques...

aveugles entraînant la mort ou des blessures à des civils constitue un crime de guerre dans les cas où de telles attaques sont conduites de manière imprudente », ajoute le texte.

Les responsables de la coalition n’ont pas pu être immédiatement contactés pour commenter le rapport.

Les raids nocturnes des forces de la SDF soutenues par des hélicoptères de combat de la coalition ont tué et blessé des civils à Shahil et dans d'autres parties de la province de Deir al-Zor, constituant de nouvelles violations apparentes du droit international, ont déclaré les enquêteurs.

Les forces gouvernementales syriennes ont mené des frappes aériennes répétées à Saraqib, le 9 mars, dans le nord-ouest de la province d'Idlib, endommageant l'hôpital pour femmes et enfants Al-Hayat, bien que les forces pro-gouvernementales soient au courant de ses coordonnées, a indiqué le rapport.

Le 14 mai à Idlib, «des forces pro-gouvernementales ont lancé à Jisr al-Shughur, entre deux et quatre missiles sur un marché aux poissons et une école primaire pour filles», tuant au moins 8 civils, a-t-il déclaré.

"De telles attaques peuvent constituer le crime de guerre qui consiste à attaquer délibérément des objets protégés et à attaquer intentionnellement le personnel médical", a-t-il déclaré.

L'armée syrienne nie ses attaques contre les civils et affirme que ses forces ne bombardent que les militants associés à des groupes fondamentalistes sunnites extrémistes liés à Al-Qaïda.

Le rapport couvre l'année jusqu'en juillet et s'appuie sur près de 300 entretiens et analyses d'imagerie satellitaire, de photographies et de vidéos.