Fuite des cerveaux : 70% de marocains veulent partir (Arab Barometer)

Fuite des cerveaux : 70% de marocains veulent partir (Arab Barometer)

Déplorant la mauvaise situation économique et la prolifération de la corruption au Maroc, plus de 10 000 cadres administratifs et techniques ont quitté le pays au cours de la seule année 2018.

Plus qu’une fuite, c’est une véritable hémorragie des cerveaux qui a frappé le Maroc au cours de l’année 2018 et qui « inquiète les acteurs politiques dans notre pays », selon la formule de Hassan Benadad déclaration faite à 360.ma.

Selon le député Istiqlalien Omar Hjira, plus de 10 430 cadres administratifs et techniques ont quitté le Maroc en 2018, dont 1200 hommes d’affaires, 600 ingénieurs et 630 médecins.

Le sauve-qui-peut ne touche plus seulement les chômeurs ou les personnes les plus défavorisées, qui prennent la mer au risque de leur vie pour rejoindre un hypothétique eldorado.

Des milliers de cadres fuient à leur tour le pays pour venir gonfler les rangs des quelque 5 millions de Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Médecins, professeurs, infirmiers et autres professionnels expérimentés disposent pourtant d’un revenu stable et n’auraient jamais quitté leur pays s’ils avaient bénéficié de l’attention nécessaire de la part du gouvernement, constate le député.

Pour Omar Hjira, qui intervenait le...

25 juin 2019 à la séance plénière de la Chambre des représentants, cette fuite des cerveaux vers les Etats-Unis, le Canada et l’Europe « est due au peu de considération qu’on accorde aux capacités du peuple marocain et à la faiblesse de la réactivité du gouvernement à ses attentes », rapporte 360.

Un phénomène d’autant plus inquiétant, que 70% des MRE sont déjà porteurs de nationalités différentes ou en cours de naturalisation, a tenu à préciser le député. La moitié des Marocains résidant dans plus de 100 pays sont même nés à l’étranger.

Ces informations paraissent alors qu'un sondage international, réalisé par Arab Barometer, révèle que « plus de 70% des Marocains désirent quitter leur pays pour des raisons économiques ou à cause de la prolifération de la corruption ».

Un chiffre record pour la tranche d'âge des 18-29 ans, qui se détournent de plus en plus de la religion et ont de moins en moins confiance dans les institutions politiques.

Dramatiquement, les candidats à l'exil sont aussi ceux qui ont le niveau d'éducation le plus élevé et qui auraient pu être les prochains dirigeants du pays, regrette Arab Barometer.

Avec Agence