Dialogue social : le compromis remis en cause

Dialogue social : le compromis remis en cause

Ce n’est pas fini. Alors que le dialogue social s’approchait du bout du tunnel qui avait duré pendant plus d’un an, la Fédération démocratique du travail (FDT) annonce son refus des résultats. Ce syndicat explique dans un communiqué publié hier que son bureau central a évalué la situation socio-économique actuelle « marquée par la tension », ainsi que l’offre du gouvernement. Son constat: « l’aboutissement du dialogue social est un mépris et un non-respect à la dignité de la classe ouvrière ».

La FDT estime que le dialogue social s’est limité au volet financier dans lequel il a été décidé d’augmenter les salaires « sans prendre compte du recul qu’a connu le pouvoir d’achat des salariés pendant ces 8 dernières années de vaches maigres ». Dans son communiqué, le syndicat tient à faire remarquer que « les prix des produits de consommation ont enregistré une hausse sans précédent pendant ces dernières années, en particulier dans le secteur des hydrocarbures ».

Pour ce syndicat, le dialogue social ne s’est pas penché, non plus, sur des questions fondamentales, notamment « les libertés syndicales et l’activation de ce qui reste de l’accord du 26 avril 2011 ». Et d’estimer que la “crédibilité du dialogue social” impose aux parties d’en discuter en totalité et non en partie.  

Face à la situation, le compromis est boiteux, selon ce syndicat qui compte manifester son refus de ses résultats le dimanche 28 avril. Il appelle ses affiliés à une grande mobilisation à cette occasion qui interviendra deux jours...

avant la célébration de la Fête du travail, le 1er mai.  

Pour rappel, l’augmentation que propose le gouvernement concerne les salaires des fonctionnaires du secteur public (administrations, collectivités territoriales, organismes publics) et privé. Pour les premiers, elle est de 500 dirhams nets et profitera aux échelles 6, 7, 8 et 9 et les grades de 1 à 5 de l’échelle 10 ou équivalent. Cette augmentation sera effective progressivement et consistera à verser aux salaires des fonctionnaires 200 dirhams à partir du 1er mai 2019. Le même montant sera rajouté à compter du 1er janvier 2020, tandis que 100 dirhams restant ne le sera qu’un an plus tard, c’est-à-dire, le 1er janvier 2021. Les fonctionnaires du grade 6 de l’échelle 10 et plus auront droit à une augmentation de 400 dirhams. Elle leur sera versée en trois tranches aux périodes précitées: 200 dirhams (mai 2019), 100 dirhams (janvier 2020) et 100 dirhams (janvier 2021).

Les allocations familiales seront, elles, portées à 100 dirhams pour chaque enfant à condition toutefois que le nombre se limite à trois. Quant aux fonctionnaires en bas de l’échelle, ils auront droit à une promotion par la création d’un nouveau grade, nous indique la CDT relayant cette offre du gouvernement.

Dans le secteur privé, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et le salaire minimum agricole garanti (SMAG) connaîtront, chacun, une augmentation de 10% échelonnée sur deux ans: 5% en juillet 2019 et 5% en juillet 2020.

La rédaction