(Billet 29) - MBS, ce prince si apaisant… 

(Billet 29) - MBS, ce prince si apaisant… 

Il est bien connu que le sable à perte de vue et le manque d’eau ne favorisent pas vraiment le sens de l’humour… Nos amis Saoudiens le confirment de jour en jour. Ils vivent dans un pays où il ne s’est jamais rien passé depuis la naissance de l’islam… Et plusieurs siècles après, idem, rien de nouveau sous le soleil de plomb…

Comme dirait Sœur Anne, dans cette contrée, on ne voit « que le soleil qui poudroie et l’herbe qui ne verdoie pas ». Au 18ème siècle, un peu de mouvement, Abdelwahab arrive et fait un gros câlin à Saoud. Le premier voulait ramener le pays à l’âge de pierre, ce qui ne demandait pas un grand effort, vu l’état des lieux. L’alliance des deux Mohammed a donné, deux siècles plus tard, la riante Arabie qu’on connaît aujourd’hui, seule nation au monde à porter le nom du papa national Ibn Saoud.

Tout cela est leur affaire. Là où elle devient la nôtre, c’est quand le petit et teigneux Mohamed Ben Salmane a surgi. Pour cet homme au physique difficile avec un knout en guise de cerveau et qui manie l’intelligence avec modération, la vie se résout à une règle simple : les Arabes doivent se prosterner devant lui au moins autant que lui se prosterne devant les Américains. En bon bédouin rugueux, le susdit n’a pas le sens de la nuance : on l’encense pour ne pas avoir étudié dans des universités étrangères… il aurait dû....

Il n’aurait ainsi pas racketté ses gens, kidnappé un dignitaire étranger et trucidé chez autrui un type de chez lui, avant de lever la pa-patte et juré qu’il n’y est pour walou.

Avec les Marocains, pas vraiment arabes et donc las de se prosterner devant sa tribu, il se veut aussi vache… Il coupe le robinet financier, puis fait voter contre le Maroc pour le mondial 2026. Pas trop grave, on s’en relèvera… mais le voilà qui commence à faire joujou avec l’affaire du Sahara, en commandant un documentaire bien senti sur sa télé. Là, ça ne va plus.

Que M. Bourita et ses patrons veuillent arrondir les angles avec les Saoudiens, c’est normal, nous sommes dans la subtilité diplomatique. Mais nous, journalistes ne craignant pas la scie à métaux chez nous et capables d’aller dans les consulats de notre pays et même d’en sortir en vie et en forme, on peut dire les choses… Alors, allons-y : Non, notre armée n’a rien à faire au Yémen, et si ce n’est déjà fait, elle doit le quitter… Non, MBS n’a rien à faire sur nos terres, et s’il devait y venir, ce serait pas bien… Oui, le Qatar peut être notre ami, ou non, car c’est nous qui choisissons.

MBS veut servir, un jour prochain, de préférence pas lointain, les Lieux Saints ? Alors qu’il les serve et nous laisse en paix. Les courbettes, on les fait à la Mecque et à Médine, pas à Ryad !

Aziz Boucetta