La Nouvelle-Calédonie vote non à l’indépendance

La Nouvelle-Calédonie vote non à l’indépendance

Avec un taux de participation qui avoisine les 80 %, les résultats ont été les suivants : 56,4 % de « non » contre 43,6 % de « Oui », les Calédoniens ont donc choisi, dimanche, de rester Français.

Les électeurs de cet archipel français, colonisé en 1853 et disposant d'importantes réserves de nickel, étaient appelés à dire s'ils voulaient ou non que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante. Dès l’ouverture du vote, les sondages prédisaient une large victoire du non.

Lors d’une intervention télévisée, Emmanuel Macron a salué ce résultat comme « une marque de confiance en la République » et a exprimé sa « fierté que la majorité des Calédoniens aient choisi la France ». « Le seul vainqueur, c’est le processus en faveur de la paix qui porte la Nouvelle-Calédonie depuis trente ans, c’est l’esprit de dialogue », a affirmé le président de la République, qui a invité « chacun à se tourner vers l’avenir ». « Il n’y a pas d’autre chemin que celui du dialogue », a plaidé M. Macron.

Un clivage politique flagrant  

Le résultat de ce scrutin n’en met pas moins en évidence les profonds clivages politiques et sociologiques qui fracturent la société calédonienne. Dans la province sud, où se concentrent l’essentiel de la population et des richesses, avec des inégalités très


marquées, le « non » recueille 73,7 %. A Nouméa même, la « capitale », il atteint 80,5 %.

En revanche, le oui est largement majoritaire dans la province nord (75,8 %) et dans les îles Loyauté (82,2 %). Néanmoins, dans ces îles, la participation plus faible (58,9 %) montre qu’une partie de la population mélanésienne, bien que se revendiquant indépendantiste, n’a pas nécessairement voté pour l’indépendance.

Ces clivages toujours aussi marqués entre les provinces, selon les quartiers dans le Grand Nouméa, dressent une sorte de plafond de verre du vote indépendantiste. Grâce, entre autres, à la campagne unitaire menée par les deux composantes indépendantistes représentées au Congrès, elles ont réussi à mobiliser une partie de leur électorat qui, jusque-là, désertait plutôt le chemin des urnes.

Notamment chez les jeunes, qui ont voulu à l’occasion de ce scrutin exprimer un sentiment identitaire fort et une fierté de leur appartenance communautaire. En revanche, le score obtenu, même s’il constitue pour eux une bonne surprise, n’est pas lié à une progression, à une percée de leurs idées dans l’électorat non indépendantiste. Toujours du côté indépendantiste, il faut noter l’échec de l’appel à ne prendre part au vote lancé par le Parti travailliste de Louis Kotra Uregeï et soutenu par l’Union syndicale des travailleurs kanak et exploités.