Rétro n°16 – Alcool, Laenser et PoussAherdane, RNI et PJD se tiennent par la barbichette, la CGEM et son université (des ont) ét
- --
- 01 octobre 2018 --
- Opinions
La fadeur n’est pas passée, elle ne passera jamais.
Lundi. Les Marocains consomment 131 millions de litres d’alcool par an : 400 millions de bouteilles de bière, 38 millions de bouteilles de vin, 1,5 million de bouteilles de whisky, un million de bouteilles de Vodka et 140.000 bouteilles de champagne. Bien qu’ils soient monarchistes, les Marocains boudent les alcolls de Sa Très Gracieuse Majesté The Queen, et jettent leur dévolu sur les bonnes vieilles bières, avec une mention spéciale pour la « Spéciale ». Mais il semblerait que l’alcool soit en recul, selon le rapport de l’OMS… sauf que, avec la vague de Marocains qui s’en vont ailleurs sur la vaste terre, il est possible que ce soit les grands buveurs qui aient fait le grand saut… Qui sait ?
Mardi. On apprend que Mohand Laenser compte rempiler à la tête de son parti, le Mouvement populaire. L’homme a 78 ans et non seulement il a toutes ses dents, mais il les a longues, encore… Il fut ministre de quasiment tout, de l’Intérieur à l’Agriculture, de la Poste et Télécoms à l’Urbanisme, et il a même été ministre de rien, c’est-à-dire sans portefeuille, sans que ça ne le dérange. Depuis 1986 donc, année de son accession à la tête du MP, quand il avait iznogoudisé son calife PoussAherdane, il s’est évertué à entraver tout mouvement du Mouvement populaire, figé depuis sous la férule de Mohand « Laenseul ». Avec un sens très aiguisé de la famille, que n’égale que sa souplesse dorsale, l’homme est actuellement président de la Région Fès-Meknès, et ne semble pas céder un pouce à… la raison.
Donald Trump expectore devant l’Assemblée générale des Nations Unies. D’habitude solennelle et grave, cette année, l’AG a eu son moment de détente, avec le discours du président américain. « En moins de deux ans, mon administration a accompli quasiment plus que tous les autres gouvernements de l’histoire des Etats-Unis » … Hilarité générale dans la salle. Trump : « Je ne m’attendais pas à cette réaction, mais c’est ok ». Le monde actuel a besoin de rire ; il est étrange que celui qui le fait rire est aussi celui qui le fait pleurer…
La Marine royale, elle, ne rigole pas. Elle a donné un avertissement dimanche 23 aux pilotes de Go fast qui viennent récupérer nos jeunes gars pour les aider à « hreg » en Espagne. Et ce mardi, vraiment de mauvaise humeur, elle a tiré sur l’un de ces bateaux. Une jeune femme de 22 ans en est morte, 4 autres jeunes ont été blessés, et 35 millions aussi, mentalement.
Mercredi. Porte-flingue du RNI, Rachid Talbi Alami, moins connu sous le sigle RTA, avait flingué le PJD quelques jours auparavant. Le PJD a très moyennement apprécié et riposte par la plume énervée de son SGA Slimane Elomrani, auquel répond avec force et vigueur le directeur général du RNI Mustapha Baitas. Sur ces entrefaites, le PJD se réunit en Politburo, et exige – poliment – que RTA démissionne, ce que le RNI ne trouve pas à son goût. Alors Aziz Akhannouch, son président, et sans même passer par une quelconque instance du parti, envoie nuitamment quelques missiles au PJD, via un communiqué incendiaire, comme une bombe du même nom. Résultat : en ces temps où tout le monde veut « hregue », où la Marine royale est tout à fait disposée à tirer, où l’économie ne va pas fort, où le climat est délète, on aurait pu attendre une maturité politique des deux partis qui dirigent ce gouvernement.
Mais il semblerait qu’on attendra longtemps… Ils étaient plus de 40 mais on ne voyait qu’eux deux, PJD et RNI…
Jeudi. Tirs croisés entre PJD et RNI, Aujjar et une jeune femme bien née en RNI girl s’attaquent vertement au PJD, avec plus ou moins de pertinence, lequel PJD, avec Aftati, répond, avec toujours plus ou moins de force. Pour les premiers, on a droit à « terrorisme politique », et pour les seconds, le sempiternel mariage de l’argent et du pouvoir, avec une expression inventée par le très imaginatif M. Aftati, de ces politiques nés avec un pipeline dans la bouche (ce qui est un peu encombrant, on l’admettra).
A Washington, le fameux juge promis à la cour suprême des Etats-Unis, doit faire face à une troisième accusation de viol… Ils sont comme ça, les Occidentaux, donneurs de leçons le jour, violeurs le jour et la nuit. Chez nous, hormis notre violeur national Saad Lamjarred – toujours présumé mais bon –, les politiques ne violent que notre intelligence. C’est moins douloureux…
Vendredi. Des images, des images… Yatim avec sa dulcinée, les photos de la fille Benchamach. Notre classe politique ne viole pas, comme dit ci-dessus, mais batifole. Le problème est que nos dirigeants, à force de ne rien faire, s’occupent comme on peut, ou admirent leurs progénitures le faire.
Et le congrès du MP s’ouvrit, et encore une fois, ils ont tous été là souriants, abimés et cabossés mais souriants… et Ouzzine nous a même parlé démocratie et modernité… il n’a quand même pas osé causer renouvellement, son aîné et (supposé) ami, le boss, rempile pour un énième mandat (on ne tient plus le compte), depuis 32 ans très exactement… l’un de plus anciens chefs de parti au monde. Enfin, un record marocain. Le suspense est tout à fait gérable.
Samedi. A l’université d’été de la CGEM, Salaheddine Mezouar est heureux. Il a réuni beaucoup de monde, à défaut d’avoir du beau monde. Avec de Villepin et Copé, l’événement est devenu l’université des (ont) été et non d’été. La crise de la majorité ‘est étalée sous les yeux des présents, avec un chef du gouvernement, sur l’estrade, isolé, seul, parlant à son pied fracturé et plâtré. Plus loin de lui, les deux ministres RNI MHE et le tout frais Benchaâboune multiplient les messes basses. On dirait qu’ils parlaient d’Elotmani…
Laenser, alias « Laenseul », triomphe. Il parle de jeunesse, de défis, de changement, mais ne se renouvelle pas. Il est comme tous les autres, il ne quittera son fauteuil de chef que pour son cercueil de feu chef. On lui souhaite longue vie, aussi longue que ses 32 ans à la tête du MP.
Dimanche. 4ème coup bas contre le PJD, après les attaques du RNI, les images de Yatim avec sa promise, la photo de la carte de visite de l’épouse de Mustapha el Khalfi, auto-présentée comme étant « femme du ministre MeK », et la volte-face spectaculaire de Mayssa, ci-devant pasionaria du PJD avant d’ôter le voile et de déployer sa belle chevelure. L’expérience a montré que quand on tape sur le PJD, c’est qu’on prépare quelque chose…
L’USFP, après le PPS, se fend d’un long communiqué où, sans raison, il appelle à la raison. Dans leur Politburo, aux deux, une quinzaine d’hommes et deux ou trois femmes pour mettre de la couleur. A les en croire, la majorité est en péril, confrontée à des jeux puérils, à des pratiques viles, pour des enjeux futiles.
A la semaine prochaine…
Aziz Boucetta