Le Polisario introduit un recours contre le renouvellement de l’Accord de pêche Maroc-UE

Le Polisario introduit un recours contre le renouvellement de l’Accord de pêche Maroc-UE

Le Polisario a présenté un recours devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) contre la tenue de négociations entre l'Union Européenne (UE) et le Maroc pour renouveler leur accord de pêche. Après l’arrêt de la CJUE qui excluait les eaux du Sahara de l’Accord, la Commission européenne avait décidé de la « possibilité » d’étendre les accords bilatéraux avec le Maroc au Sahara, sous certaines conditions. Voyant le vent tourner, le Polisario contre-attaque…

Fin février 2018, la CJUE avait rendu une décision sur la validité de cet Accord signé en 2006, estimant qu'il était « applicable au territoire du royaume » du Maroc mais ne concernait pas les eaux du Sahara, non mentionnées explicitement dans le texte. Le Front Polisario s'était félicité de cette décision, tandis que Rabat avait insisté sur la « validité » de l'accord, se disant prêt à de nouvelles négociations. L'accord de pêche permet aux navires européens d'accéder à la « zone de pêche marocaine » en échange d'une contribution économique annuelle de 30 millions d'euros ; il arrive à échéance en juillet. Une nouvelle série de négociations entre le Maroc et l'UE a débuté le 1er juin à Rabat pour son renouvellement.

Alors le Polisario monte sur le pont, et engage son combat habituel… Ainsi, raconte l’un de ses responsables, « face


à l'incapacité de la Commission européenne à assurer le respect des arrêts de la Cour, le Front Polisario n'a d'autre choix que de saisir, à nouveau, les juridictions de l'UE, au nom du peuple du Sahara occidental, pour demander l'annulation des négociations en cours
 ». C’était prévisible.

Voici l’argument principal du Polisario : « Non seulement les revenus générés par ces accords ont permis aux forces marocaines d’occupation de financer leur politique annexionniste, mais l’UE a également contribué à cette politique, en subventionnant directement l’implantation d’infrastructures marocaines en territoire sahraoui occupé ». Ainsi, le Maroc utilise les 30 millions d’euros pour « financer (sa) politique expansionniste »…

Voici l’argument du Maroc et de la Commission européenne : l’affaire du Sahara est traitée par le Conseil de sécurité de l’ONU et est placé sous l’autorité des résolutions adoptées par ce Conseil, dont la dernière, la 2414, est assez dure pour les séparatistes et les Algériens.

Le problème est que la CJUE ne reconnaît pas le Polisario en tant que représentant de ce territoire et des gens qui le peuplent. Au nom de qui, donc, ce recours sera-t-il présenté cette fois, la dernière attaque des séparatistes ayant été faite via une ONG britannique ?

Pour l’instant, Marocains et Européens voguent et ne se préoccupent pas outre mesure de cette manœuvre algérienne…

AB