L’ex-footballeur George Weah élu à la tête du Libéria
A 51 ans, George Weah est le nouveau président du Libéria. L'ex-star du football a obtenu plus de 60% des voix lors du second tour de la présidentielle qui l'opposait au vice-président sortant Joseph Boakai, et alors que la presque totalité des bulletins de vote ont été dépouillés. George Weah s’attendait à sa victoire, mais pas aussi nette, les électeurs ayant désavoué le parti de la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf.
Celui qui succédera, donc, le 22 janvier à Mme Johnson Sirleaf à la tête du Liberia fût, dans les années 1990, l'attaquant star de Monaco, du PSG et de l'AC Milan. Seul Africain à avoir remporté le Ballon d'or, en 1995, Weah était largement absent du pays pendant la guerre civile qui a fait quelque 25000 morts entre 1989 et 2003. Entré en politique à la fin du conflit, il avait été battu au second tour de la présidentielle de 2005 par Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d'État en Afrique, puis comme candidat à la vice-présidence en 2011. Son
parti criera alors en vain à la fraude.
Au beau milieu de la route, à Monrovia, ses partisans brandissent le portrait de « King George ». Certains grimpent sur le toit des voitures, torse nu, drapeaux et vuvuzelas à la main, scandant « Georgie ! Georgie ! » « Nous avons trop souffert pendant douze ans. Maintenant, c’est terminé : on va vivre », dit une femme, la voix brisée par l’émotion.
« Le peuple a gagné », hurlent des jeunes à côté. Surexcitée, la foule exulte. Comme si, frustrés par les deux mandats jugés décevants de la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, ils avaient attendu douze ans pour pouvoir enfin respirer. « On suffoque depuis trop longtemps. Mais ce soir, le cauchemar touche à sa fin. George Weah est venu nous sauver », se réjouit un homme de 26 ans.
La présidente sortante a signé mardi un décret établissant une "équipe de transition", composée de plusieurs ministres, pour organiser un "transfert ordonné du pouvoir" à son successeur. Ce sera pour le 22 janvier.