Le Maroc et le Mondial 2026… la 5ème tentative sera-t-elle la bonne ?, par Salam Belkhir

Le Maroc et le Mondial 2026… la 5ème tentative sera-t-elle la bonne ?, par Salam Belkhir

Annoncée vendredi 11 août, la décision du Maroc de se porter candidat à l’organisation du Mondial 2026 vient casser la candidature unique du trio nord-américain formé par le Canada, les Etats-Unis et le Mexique et hisse le royaume au rang de compétiteur unique de ces trois nations.

Et ainsi, en dépit de ses quatre échecs à accueillir cette prestigieuse compétition en 1994, 1998, 2006 et 2010, le Maroc fait savoir haut et fort qu’il reste attaché à sa volonté d’abriter la manifestation sportive la plus importante au monde. Il présente donc sa 5ème candidature en un quart de siècle.

Et pour que cette 5ème tentative soit la bonne, pour que les Marocains puissent être convaincus que cette fois-ci ils l’emporteront, il est important de faire une lecture particulière de l’entrée du Maroc dans cette rude compétition pour obtenir le privilège de l’organisation de ce Mondial 2026 et de relever cet immense défi. Il importe donc de faire la comparaison entre aujourd’hui et la réalité du pays lors des précédentes tentatives, comme il importe d’examiner nos conditions aujourd’hui et nos chances de l’emporter en osant la comparaison entre notre dossier de candidature et celui de notre triple concurrent.

Non, les choses ne seront pas faciles face à ces trois grands pays qui ont déposé leur dossier commun, qui ont mis en commun leurs atouts et qui ont déposé leur dossier et leur demande à la FIFA voici plusieurs mois déjà, bien avant le Maroc, qui s’est décidé le dernier jour du délai imparti pour se déclarer.

Cependant, en dépit de l’assurance affichée par les trois nations nord-américaines, cette assurance induite par la solidité des infrastructures et la quasi perfection des aménagements routiers, sportifs, hospitaliers et hôteliers, le Maroc reste un concurrent sérieux, au regard du cahier des charges de la FIFA. En effet, l’effort consenti en matière d’installations sportives est gigantesque, les moyens de communication moderne sont largement au niveau requis et les capacités d’hébergement hôtelier sont également suffisantes, ou peu s’en faut, malgré des déficiences en matière de santé et d’hôpitaux, de routes et de liaisons, mais il reste assez de temps pour remédier à ces manques.

La triple  candidature nord américaine tire sa force de la mise en commun des atouts et des points forts


des Etats-Unis, du Canada et du Mexique, et ce dossier attirera à n’en point douter les suffrages de plusieurs pays. Quant au Maroc, candidat isolé, il sera appelé à redoubler d’efforts pour convaincre des Fédérations d’Europe et d’Asie, partant de l’idée que les pays d’Afrique lui seront en principe acquis et que les Fédérations des continents américains iront à la candidature concurrente. C’est du moins ce qui apparaît au jour d’aujourd’hui, bien que l’expérience nous ait appris que des surprises, bonnes ou mauvaises, ne sont jamais à écarter, en dépit des assurances qui peuvent venir d’ici et de là, d’Infantino par exemple, ou même d’Ahmad, respectivement présidents de la FIFA et de la CAF.

La compétition pour obtenir l’organisation du Mondial 2026 nécessite une coordination des différents intervenants sur les différents aspects, en vue de travailler collectivement pour mettre sur pied un dossier de candidature de bonne facture, jusque dans ses moindres détails. Il faudra tirer les conclusions des candidatures passées, bien que dans certaines d’entre elles, le Maroc ait obtenu un nombre intéressant, quoique insuffisant, de suffrages.

Néanmoins, il faut dire que pour l’attribution du Mondial 2026, ce seront 211 Fédérations qui voteront, contrairement à jadis, quand seuls les membres du Comité exécutif de la FIFA votaient pour tel ou tel autre pays. Et il est important de dire également que les excellentes relations qui lient le Maroc à nombre de nations, surtout après le retour du royaume au sein de l’organisation panafricaine, du fait des efforts du roi Mohammed VI, pourraient faire gagner plusieurs voix à notre candidature.

Mais si le public marocain a dû attendre trois mois après le dépôt de la candidature nord-américaine pour être fixé sur la décision de ses dirigeants concernant l’entrée en lice de leur pays, ils ne voudront très certainement pas attendre aussi longtemps pour cette conférence de presse qu’on a dit imminente et qui devrait présenter les grandes lignes de notre dossier, les villes retenues et les efforts à déployer pour donner ses chances, ou non, à la candidature marocaine.

Dans l’attente, formons le vœu pour que la 5ème tentative soit la bonne et que le royaume ait enfin l’honneur de recevoir la plus prestigieuse et la plus importante compétition sportive au monde.

 

Salam Belkhir est journaliste et chroniqueur sportif à Mowatine.com traduction de Panorapost.com)