Accidents de la route : les drames s’enchaînent

Accidents de la route : les drames s’enchaînent

Après un Ramadan meurtrier, la flambée des sinistres se poursuit au Maroc. Ce matin, deux accidents de la route sont survenus dans différentes régions du pays. On déplore au total 8 morts et 21 blessés.

Une matinée sanglante

Aujourd’hui, cinq personnes ont trouvé la mort et 21 autres blessées à Errachidia au niveau de la commune d’El Kheng sur la route nationale reliant Errachidia à Meknès, suite à  la collision d’un camion avec un autocar en provenance de Fès.

Plus tard dans la matinée, c’est sur la route reliant Rabat à Sala al Jadida au niveau de Technopolis que 3 personnes ont péri suite à des blessures graves. Le drame se serait produit lorsqu’un poids lourd est entré en collision avec une voiture. Les autorités locales indiquent que les corps des victimes ont été évacués à la morgue. Une enquête a été ouverte pour élucider les causes de ce drame.

Des chiffres qui font peur

Ces drames   viennent s’ajouter à l’accident survenu hier Lundi à Khémisset, suite à une collision entre un grand taxi et un pick-up, entraînant la mort du chauffeur du taxi et l'un de ses passagers lors de leur transfert à l'hôpital, ainsi que et 8 blessés.

Pour le mois précédent, la DGSN annonce un bilan encore plus meurtrier : Dans la semaine allant du 5 au 11 juin, vingt personnes ont été tuées et 1.601 autres blessées, dont 88 grièvement, dans 1.198 accidents de la circulation survenus en périmètre urbain.

Si  le total des accidents de circulation au cours de l’année écoulée a connu une augmentation de 3,76% par rapport à l’année 2015, de même que le nombre de morts qui s’est élevé de 0,79% durant la même période,  M. Brahim Baamal, Directeur du transport


et de la sécurité routière, pense qu’il faudrait lire ces chiffres en tenant compte de l’évolution du parc automobile et de l’augmentation de la mobilité des Marocains.

Par ailleurs, l’indice de gravité des accidents de la circulation est en nette diminution (une baisse de 8,14%). Autrement dit, 1 accident sur 6 est grave contre 1 sur 4 en 2012.

Selon Mohamed Najib Boulif, secrétaire d’Etat chargé du transport, la nouvelle stratégie nationale de sécurité routière 2016-2025 devrait réduire sensiblement le nombre de morts sur nos routes en renforçant davantage le contrôle routier. Cette nouvelle stratégie a pour objectif de réduire de 25% le nombre de décès au cours des cinq prochaines années et de 50% à l’horizon 2025.

Des raisons diverses et multiples

Selon la DGSN, ces accidents sont principalement dus « au défaut de maîtrise des véhicules, à l’inadvertance des piétons et des conducteurs, au non-respect de la priorité, à l’excès de vitesse, au changement de direction non-autorisé, au non-respect des feux de signalisation et du stop, à la circulation sur la voie gauche et en sens interdit et au dépassement non autorisé ».

Dans ce sens, le secrétaire permanent du CNPAC Benaceur Boulaajoul souligne l’importance de la stratégie nationale de sécurité routière 2016-2025, qui s’articule autour de plusieurs axes, notamment les infrastructures routières, les véhicules et l’encadrement du comportement des usagers des routes.

L’enquête du mois d’août 2015 a permis de recueillir 211.467 observations concernant les huit indicateurs. Les taux d’infraction par indicateur sont donnés comme suit :

Il reste donc du travail à abattre pour espérer réduire de moitié le nombre de morts sur nos routes à l'horizon 2025, ce qui en laisse tout de même 2.000 par an...

Sahar Mestari