Prix des carburants, le Conseil de la Concurrence s’invite dans la polémique

Prix des carburants, le Conseil de la Concurrence s’invite dans la polémique

Fin 2015, les prix des carburants étaient libéralisés. Il appartenait donc désormais à chaque distributeur d’appliquer les prix qui lui convenaient, selon la nature du marché et les prix de ses concurrents, en plus de la prise en compte des taxes intégrées dans le prix à la pompe. Mais il semblerait qu’il y ait entente illicite des grandes compagnies. Le Conseil de la Concurrence a donc commandé une étude…

Un Conseil de la Concurrence (CC) certes, mais un Conseil en vacance aussi… Les instances nommées ont expiré voici 3 ans déjà et, inexplicablement, illégalement, elles n’ont pas été renouvelées, ce qui place le Conseil de facto dans une situation de vacance. Cela ne l’a pas empêché de commander une enquête sur ce qui pourrait bien être une entente illégale des opérateurs pour maintenir les prix à un certain niveau.

C’est le wali de Bank al-Maghrib qui avait soulevé la question voici quelques semaines en déclarant son scepticisme sur la réelle répercussion du prix du pétrole à l’international sur les prix des carburants à la pompe, par les distributeurs. Levée de boucliers également et conséquemment sur les réseaux sociaux… des actions qui ont abouti à une baisse


des prix d’environ 0,35 DH/litre. D’où cette enquête du CC pour déterminer la structure de ces prix à la pompe et établir un diagnostic du secteur dans sa globalité.

Le prix du carburant, en plus du coût d’achat et de la marge du distributeur, intègre deux taxes à hauteur de 40% environ du prix, la TVA et la taxe intérieure sur la consommation, la fameuse TIC. Ces taxes sont proportionnelles au cours à l’international, mais le prix à la pompe ne peut être plus ou moins égal dans toutes les stations de tous les distributeurs, sauf accord ou entente. Par définition illégale, mais par essence très difficile à prouver.

Le gouvernement reste les bras croisés, ou ballants, face à cette situation, étant lui-même sur la sellette car entre la TVA et la TIC, ce sont environ 15 milliards de DH qui entrent ainsi chaque année dans les caisses de l’Etat. Mais la composition du prix intègre également le coût des stocks et la variation du cours du dollar.

Ce sont tous ces éléments que l’enquête du CC devra mettre à jour, mais il faudra encore qu’elle voit le jour… Ce qui n’est pas tout à fait certain.