Chômage à 10%, en hausse, et celui des jeunes de 15 à 24 ans à 23%, en hausse aussi
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- 05 mai 2016 --
- Economie
La note de conjoncture sur l’emploi du Haut-commissariat au Plan tombe vraiment mal pour le gouvernement, en année électorale et au lendemain d’un constat accablant de Driss Jettou, président de la Cour des comptes, sur les finances publiques. Selon le HCP, donc, entre le premier trimestre de l’année 2015 et la même période de 2016, l’économie marocaine a détruit 13.000 postes d’emploi, contre une création annuelle moyenne de 71.000 postes au cours des trois dernières années.
Sur le plan de l’espace, 28.000 postes d’emplois ont été perdus en milieu rural, contre la création de 15.000 en villes. Plus en détail, le secteur de l'agriculture, forêt et pêche a perdu 15.000 emplois et celui de l’industrie, 14.000 ; quant aux créations, elles concernent les secteurs des services, avec 10.000 créations, et du BTP, 6.000.
Pour ce qui est du chômage, et toujours entre les 1ers trimestres 2015 et 2016, il a progressé de 14,3% à 14,6% en milieu urbain et reculé de 4,7% à 4,5%
en milieu rural, faisant « gagner » au taux de chômage 0,1 point, pour le porter à la barre psychologique des 10%. Et c’est dans la tranche d’âge 15-24 ans que le taux a augmenté, alors qu’il était déjà haut, passant de 21,3 à 23%.
Le HCP apporte un constat plutôt alarmant sur le chômage des jeunes diplômés. Ainsi, dit-il, « il y a lieu de noter également l’émergence de nouvelles données relatives au chômage des jeunes diplômés, particulièrement les lauréats des grandes écoles et instituts. Cette catégorie de population, qui traditionnellement soufrait le moins du chômage, commence à s’inscrire dans une tendance haussière semblable à celle connue par les autres catégories des diplômés du supérieur. Sans atteindre toutefois le niveau élevé des diplômés des facultés, dont le taux de chômage représente actuellement prés de 2,5 fois le taux national, celui des lauréats des grandes écoles et instituts (9,5%) tend à avoisiner le taux national alors qu’il était, jusqu’en 2012, de l’ordre de 5% ».