Une loi sur le démarchage téléphonique en France pourrait menacer des emplois au Maroc

Une loi sur le démarchage téléphonique en France pourrait menacer des emplois au Maroc

Les très nombreux centres d’appel actifs au Maroc s’adressent à une clientèle française. Mais cette semaine, le gouvernement français a annoncé un nouveau dispositif conçu pour signaler et bloquer les appels commerciaux intempestifs, puis même poursuivre les sociétés qui appellent. Le nom de ce dispositif ? Bloctel. Cela pourrait avoir un impact sur l’emploi au Maroc.

En effet, les centres d’appel peuvent avoir un double usage : la relation client et le démarchage par téléphone. Ce sont des dizaines de milliers qui sont procurés au Maroc par les centres d’appels étrangers (banques, assurances opérateurs téléphoniques), attirés sous nos cieux par une fiscalité avantageuse et une législation du travail plutôt souple.

Selon une récente loi adoptée en France, le 1er  juin 2016, une liste d'opposition au démarchage téléphonique (à la fois sur fixes et mobiles) sera ouverte. À partir de cette date, les consommateurs pourront inscrire leurs numéros de téléphones fixe et mobile sur une liste, pour une durée de trois ans renouvelables, par le biais d'un


futur site internet bloctel.gouv.fr. Les professionnels auront interdiction de démarcher par téléphone un prospect inscrit sur cette liste.

Les personnes qui reçoivent un appel auront la possibilité de signaler l’entreprise qui les a appelés, et cette dernière encourra des poursuites judiciaires et sera passible d’une amende de 75.000 euros.

Quid alors du Maroc ? Tout dépend du succès que rencontrera ce dispositif car, concernant les appels provenant de l'étranger, la société donneuse d'ordre en France sera poursuivie. Le gouvernement français a promis des exemples dès le 1er juillet.  Et donc, plus le nombre d’abonnés à s’inscrire sur la liste sera grand et plus important sera le risque de délestage des centres d’appels.

En clair, des licenciements en vue pour les Marocains qui y travaillent. Le gouvernement du Maroc n’a toujours pas réagi à cette nouvelle loi française. L’activité des centres d’appels engendre chaque année un chiffre d’affaires de près de 8 milliards de DH, dont la moitié provient d’entreprises françaises, et emploie quelque 75.000 personnes.